Cette exposition propose une relecture de l'histoire de la photographie des XXème et XXIème siècles au travers le prisme de la représentation humaine. Elle fait dialoguer deux collections photographiques - celle, publique, du Musée national d'art moderne - Centre Pompidou, et celle, privée, d'un collectionneur français, Marin Karmitz.
Hommes et femmes sont des sujets privilégiés du médium photographique, depuis ses origines. Modèles et/ou acteurs de ces images les représentant, ils et elles incarnent les modes, les styles, les particularités comme les obsessions et les manières de voir du photographe. Portraits posés, corps épiés ou « en soi », corps collectif, en lutte ou opprimés, corps fragmentés et corps interdits... Comment la photographie participe-t-elle à la naissance des identités, et leur visibilité ? Comment documente-elle leur individualité, leur rapport à l'autre, leurs luttes, leur disparition et leur possible renaissance ?
Créée dès les débuts du Centre Pompidou, la collection de photographies du Musée national d'art moderne est devenue en près de quarante ans l'une des plus importantes au monde. Riche de plus de 40 000 tirages et de 60 000 négatifs, elle est constituée de grands fonds historiques (Man Ray, Brassaï, Constantin Brancusi ou Dora Maar) ; elle compte de nombreux ensembles de figures incontournables du XXe siècle, comme des corpus importants de la création contemporaine.
Façonnée par l'émergence du féminisme de la deuxième vague, la pratique artistique de Miriam Cahn affronte la matérialité du corps et nous confronte à des préoccupations sociopolitiques présentes dans l'actualité. À la fois obsédantes et ambiguës, les oeuvres de Miriam Cahn explorent différents aspects de notre réalité corporelle : abjection, vulnérabilité, ignobilité, et nous incitent à regarder en face des événements dont nous sommes si souvent désireux de détourner le regard. L'artiste dresse ainsi un éventail d'images contemporaines de notre humanité et introduit des réflexions à propos des systèmes de violence, du pouvoir, du nucléaire, du féminisme ou de la sexualité.La publication Miriam Cahn, Ma pensée sérielle accompagne la première grande exposition de cette artiste suisse en France. Il s'agit d'une collection de textes qui, plutôt que d'analyser et d'expliquer son oeuvre, lui laissent la parole ou permettent à d'autres d'y répondre.
Cette exposition et la publication qui l'accompagne tracent et retracent les relations entre l'art et l'activisme de la lutte contre le VIH/sida dans certains contextes, et les généalogies entre des générations d'artistes qui créent des liens affinitaires entre les années 1980 et aujourd'hui.
Martial Raysse imagine l'exposition du musée Paul Valéry comme la dernière de sa carrière de peintre. Réunissant près de 90 1/2uvres - peintures, sculptures et dessins -, l'exposition présente à la fois des 1/2uvres inédites, en particulier de grands tableaux d'histoire, et une sélection d'autres pièces des vingt dernières années. Il s'agit d'éclairer le cheminement suivi par un artiste qui n'a eu de cesse de méditer sur la peinture et sur sa fonction. L'exposition mettra en évidence deux articulations majeures au sein de la production de Martial Raysse. Venus de la grande peinture ou empruntés aux magazines ou bien tout simplement anonymes, les modèles féminins sont élevés au rang de personnages mythologiques incarnant autant de Dianes ou de Vénus contemporaines. Marquées par la violence et la mort, les grandes compositions empruntent par ailleurs autant à la peinture d'histoire qu'à la peinture allégorique. Sous les espèces d'incarnations différentes, Martial Raysse donne à voir le théâtre éternel des passions humaines où s'agitent Éros et Thanatos.
Publié à l'occasion de son exposition « Le grand atlas de la désorientation », le présent ouvrage reproduit l'intégralité des dessins de Tatiana Trouvé. En parallèle à ses sculptures et à ses installations, cet ensemble d'oeuvres, qui s'étend sur trois décennies, donne à voir un monde flottant où la figure humaine se signale par son absence mêlée aux traces de son passage : lieux incertains et intranquilles, scènes traversées par les effets de la mémoire et de l'oubli, travail en écho à celui du rêve et de l'inconscient. Dans un va-et-vient incessant entre intérieur et extérieur, la notion d'architecture tient ici un rôle fondamental.
Publié à l'occasion de la première rétrospective en France de Jeremy Deller, lauréat du prestigieux Turner Prize en 2004 et représentant de son pays à la Biennale internationale d'art contemporain de Venise en 2013, Art is Magic dresse le panorama le plus complet de son travail des années 1990 à ce jour, à partir d'une quinzaine de projets et d'oeuvres majeures qui ont ponctué son parcours.
Jeremy Deller s'intéresse aux cultures populaires et aux contre-cultures. Les questions sociales, l'histoire, mais aussi la musique, sont au centre des investigations de l'artiste. Teintées d'un discours socio-politique assumé, ses oeuvres font un lien entre la culture - vernaculaire ou de masse - et le monde du travail. Ses recherches l'ont mené à explorer l'histoire sociale de son pays et du monde à travers les conflits sociaux de l'ère thatchérienne, le groupe Depeche Mode, le monde du catch, les ferments du Brexit, ou encore l'Acid house et le mouvement rave, avec le souci constant d'impliquer d'autres personnes dans le processus créatif.
Art is Magic constitue une tentative de relier les oeuvres clés de la carrière de Jeremy Deller avec l'art, la musique pop, le cinéma, la politique et l'histoire qui ont inspiré son travail. Deller a fait couler beaucoup d'encre au fil des décennies, mais c'est la première fois qu'il rassemble toutes ses sources culturelles. L'ouvrage est divisé en trois sections : un guide visuel de ses oeuvres préférées, des réflexions approfondies sur sa vie et sa pratique artistique et, enfin, un album d'images expliquant ce qui le motive (de Rod Stewart aux chauves-souris, du juke-box parfait aux têtes de hache néolithiques). Le livre présente des oeuvres qui ont jalonné la vie et la carrière de Deller, la plupart inédites. S'y entrecroisent ainsi son installation gonflable pour le festival international de Glasgow, la grève des mineurs (son film sur la bataille d'Orgreave), les chauves-souris (sujet d'au moins trois des oeuvres de Deller), Andy Warhol (qu'il a rencontré en 1986), les liens entre la révolution industrielle et le heavy metal, et les busards cendrés picorant les yeux d'un député conservateur (figurant dans sa fresque contre la chasse au gibier créée pour la Biennale de Venise).
Publié à l'occasion de l'exposition Jeremy Deller : Art is Magic au Frac Bretagne, au Musée des beaux-arts et à La Criée, centre d'art contemporain, Rennes, en 2023.
Après une exposition inaugurale, intitulée sobrement « Ouverture », la Bourse de Commerce continue sa programmation en présentant les artistes phares de la collection Pinault. Ce nouveau rendez-vous sera consacré au sculpteur américain Charles Ray (né en 1953), qui présentera quelques-unes de ses oeuvres emblématiques et certaines spécialement conçues pour le lieu.
Charles Ray commence sa carrière, dans les années 1980, avec l'art abstrait, puis introduit la figure humaine dans son travail, en mettant toujours au centre de sa recherche la question de l'espace. « La pratique artistique de Ray offre au spectateur une nouvelle expérience du rapport avec le réel et exprime l'intuition fondamentale que la réalité est bien différente de la manière dont nous la percevons, et bien plus complexe. » Beaux Arts Éditions consacrera la première partie de son édition à l'architecture du bâtiment ainsi qu'à sa restauration extraordinaire par Tadao Ando, et la seconde partie à l'artiste majeure qu'est Charles Ray en venant apporter un éclairage sur les oeuvres exposées à la faveur de ce nouvel accrochage à la Bourse de Commerce.
Ce catalogue est publié à l'occasion de l'exposition "Au-delà de la couleur. Le noir et le blanc dans la Collection Pinault" qui se tiendra à Rennes au couvent des Jacobins du 25 juin au 13 septembre 2020. Le blanc et le noir ne sont pas à proprement parler des couleurs qui procèdent - Isaac Newton en a fait la première théorie scientifique - de la diffraction de la lumière telle qu'on peut la constater dans un arc-en-ciel ou un prisme.
Le blanc résulte du "mélange de toutes les couleurs" et le noir de leurs absences. Pourtant, le blanc et le noir sont culturellement des couleurs, au même titre que le rouge, le bleu ou le jaune. Elles ont une histoire, une mémoire et sont porteuses d'émotions. Dans la symbolique héraldique, elles sont désignées par les mots "argent" pour le blanc et "sable" pour le noir, ces couleurs qu'on retrouve dans le Gwenn-ha-Du breton, dans les armoiries de la ville de Rennes et dans celles de l'ordre des Jacobins.
Artistes : Adel Abdessemed ; Richard Avedon ; Troy Brauntuch ; Daniel Buren ; Henri Cartier Bresson ; Maurizio Cattelan ; Tacita Dean ; Raymond Depardon ; Mark Grotjahn ; Subodh Gupta ; Damien Hirst ; Jeff Koons ; Bertrand Lavier ; Annie Leibovitz ; Paul Mccarthy ; François Morellet ; David Nash ; Paulo Nazareth ; Roman Opalka ; Giulio Paolini ; Yan Pei-Ming ; Irving Penn ; Man Ray ; Bridget Riley ; Pierre Soulages ; Rudolf Stingel ; Hiroshi Sugimoto ; Antoni Tápies ; Franz West ; Christopher Wool...
La Collection Pinault fait événement en ouvrant, dans la Bourse de Commerce de Paris, un musée d'art contemporain. Pour transformer ce lieu historique situé au coeur de la capitale, François Pinault s'est adressé, comme il l'avait déjà fait à Venise, à Tadao Ando. Tissant un dialogue entre passé et présent, l'architecte japonais transfigure un des monuments emblématiques du patrimoine parisien.
Conçu comme une promenade architecturale, le livre s'ouvre sur la colonne Médicis construite à la Renaissance et se ferme sur le cylindre en béton de Tadao Ando. Le lecteur visite également la Halle au blé édifiée sous le règne de Louis XV, transformée en Bourse de Commerce lors de l'Exposition universelle de 1889. Retraçant l'évolution du bâtiment, dans son architecture comme dans ses usages, l'auteur nous livre la première histoire de la Bourse de Commerce, qui a enfin retrouvé son rôle de figure de proue du quartier des Halles rénové.
Catalogue de l'exposition monographique Hors Décor de Vincent Olinet présentée au Centre d'art contemporain de la Matmut - Daniel Havis du 16 septembre au 3 décembre 2023.
À la lecture d'une oeuvre de Vincent Olinet, l'oeil se méfie toujours de sa concrétude. Ce doute constant s'explique par l'ambivalence qui imprègne la nature de chacune de ses pièces : tour à tour, le regardeur se demande s'il est question d'une chose réelle ou d'une figure factice ; si telle sculpture est comestible ou si elle risque d'empoisonner quiconque la goûterait ; si tels objets sont volontairement laissés à l'abandon dans une salle ou s'il s'agit bien d'une installation artistique.
Textes : préface de Daniel Havis, texte de Maxime Gasnier, interview de l'artiste.
Cette première monographie de Xinyi Cheng est éditée par Lafayette Anticipations à l'occasion de l'exposition qu'elle lui consacre du 23 mars au 28 mai 2022. Scènes nocturnes, en ville ou en pleine nature, humains et animaux, tous les sujets de Xinyi Cheng interpellent par leur intensité, dans une peinture où la douceur et la simplicité ne sont qu'apparentes. Aux reproductions d'une quarantaine de ses oeuvres principales et aux textes de Christina Li, Kirsty Bell, Alvin Li et Mi You s'ajoutent 5 photographies originales de Xinyi Cheng, au format carte postale, jetées au hasard dans l'ouvrage.
Au sommaire notamment : Un projet photographique (J. Hein) ; L'inquiétante étrangeté (M. Kelley) ; Quelques gouttes de sauvagerie sur Manhattan : la réception de dada à New York, 1945-1957 (J. Delfiner) ; Fini-inachevé : sur deux séries de tableaux de Roy Lichtenstein (Y.-A. Bois) ; Paul Nelson : un architecte face aux artistes de son temps (O. Cinqualbre).
Catalogue d'exposition : un projet d'environnement in-situ qui témoigne d'une recherche au long cours sur le dépassement des dualismes de la pensée occidentale. Avec des textes inédits en français de la poétesse « brut » Stela do Patrocínio.
L'artiste catalan Daniel Steegmann Mangrané conçoit une oeuvre polymorphe (dessin, sculpture, film, installation, etc.). Son arrivée au Brésil en 2004 est motivée par sa fascination pour la forêt amazonienne - enfant il aurait voulu devenir biologiste, entomologiste ou botaniste - et par sa découverte des artistes brésiliens Lygia Clark et Hélio Oiticica. Dès la fin des années 1950, chez ces fondateurs du néo-concrétisme, l'intuition, la subjectivité et la participation du public devaient venir réconcilier des dualismes dépassés, à commencer par l'opposition, alors communément admise, entre l'objet et le sujet.
Également nourri par l'anthropologie ou par les poèmes de Stela do Patrocínio qui lui inspirent ici le titre de son exposition, Daniel Steegmann Mangrané mêle dans son travail formes naturelles et culturelles. Il y explore l'enchevêtrement du vivant à son environnement, expérimentant l'espace comme zone de sensibilité et de relation.
Imprégné par le perspectivisme amérindien de l'anthropologue Eduardo Viveiros de Castro - qui brouille la distinction entre l'humain et le non humain - et par la pensée de Philippe Descola qui entend dépasser le dualisme nature-culture, Daniel Steegmann Mangrané transforme profondément et dans sa totalité l'espace de l'IAC. Ainsi, le parcours génère de nouvelles lignes de fuites, des perspectives changeantes ouvertes vers l'extérieur. Défini par une géométrie sensible, conduite uniquement par des faisceaux de lumière naturelle dans la pénombre, il suscite l'exploration et le tâtonnement comme pour retrouver l'essence même du vivant. Ce cheminement traduit également sa fascination pour la notion de dissolution, dissolution du sujet susceptible de mener à une prise de conscience de son milieu.
Publié suite à l'exposition éponyme à l'Institut d'art contemporain, Villeurbanne, du 20 février au 28 avril 2019.