Rêvées pendant des siècles, les oeuvres créées par les intelligences artificielles sont devenues des réalités concrètes en littérature et en art, désormais exposées et lues. Comment analyser, attribuer, juger de telles oeuvres qui nous font entrer dans la vallée de l'étrangeté ? Quelles sont en retour les conséquences de telles innovations sur notre compréhension du champ artistique ? Comment la critique se doit-elle de réagir face à de telles créations, qui remettent radicalement en question l'ensemble des concepts et des valeurs esthétiques anciennes centrées sur l'humain ? Peut-on simplement les aimer et en être ému ? Voilà quelques-unes des questions de cet ouvrage, le tout premier consacré aux créations des IA et aux problèmes qu'elles posent.
Publié suite au colloque international éponyme organisé par l'Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle en 2021.
Considérer l'avant-garde et la contre-culture, lorsque règne une platitude généralisée permet d'approfondir la compréhension de phénomènes sans recourir uniquement à des discours idéologiques. Cependant compte tenu du sujet il s'avère impossible de le traiter sans prendre parti de façon passionnée. Sans prendre de risque, sans déranger l'existant, point d'avant-garde. Pour ces trois auteurs l'avant-garde est un état d'esprit, une attitude de vie.brCet ouvrage démontre qu'entre l'avant-garde et la contre-culture existent des similitudes, mais également des différences : les uns construisent en se projetant davantage dans un futur utopiste, tandis que les autres adoptent une attitude de résistance qui privilégie l'ici et le maintenant.brLectures philosophique, sociologique et parole d'artiste contribuent à dessiner une méthode. Celle-ci, en croisant ces trois points de vue, tente de répondre à une question primordiale : qu'est-ce qu'un changement dans l'expression artistique ?brMéthode qui interroge à la fois sur le milieu artistique et ses acteurs, le contenu de leurs oeuvres et les ruptures que provoque leur imaginaire.
Un récit captivant qui explore les coulisses de la scène artistique internationale, au fil d'enquêtes auprès de figures telles que Ai Weiwei, Jeff Koons, Yayoi Kusama, Cindy Sherman, Andrea Fraser, Laurie Simmons, Carroll Dunham, etc., pour réhumaniser et démystifier l'art contemporain.
Pour 33 artistes en 3 actes, Sarah Thornton a rencontré 130 artistes entre 2009 et 2013. Cet ouvrage nous offre un éventail éblouissant d'artistes : des superstars internationales jusqu'aux professeurs d'art moins connus.
On assiste, par exemple, à la rencontre de l'auteure avec Ai Weiwei avant et après son emprisonnement ; avec Jeff Koons alors qu'il séduit de nouveaux clients à Londres, Francfort ou Abu Dhabi ; avec Yayoi Kusama dans son studio au coin de l'asile de Tokyo qu'elle habite depuis 1973 ; avec Cindy Sherman, chez qui elle fouille dans les placards, ou encore aux moments partagés avec Laurie Simmons, Carroll Dunham et leurs filles Lena et Grace.
Témoin privilégié de leurs crises et de leurs triomphes, Sarah Thornton porte un regard analytique et ironique sur les différentes réponses à cette question centrale : « Qu'est-ce qu'un artiste ? ».
L'ouvrage est divisé en trois domaines : politique, parenté et artisanat, constituant une enquête sur le psychisme, la personnalité, la politique et les réseaux sociaux des artistes.
À travers ces scènes intimes, Sarah Thornton examine le rôle que les artistes occupent en tant que figures essentielles dans notre culture.
Une typologie de l'effacement comme geste artistique au cours du XXe siècle.
Effacer, dans le domaine artistique, est synonyme de correction ou de modification. Appelée communément « repentir », cette intervention exprime la maladresse voire la faute et qualifie l'oeuvre dans ce qu'elle a de faible et d'inadéquate. Dans le domaine de la politique ou de la publicité marchande, la pratique de l'effacement est indéniablement liée au mensonge et à la dissimulation. L'histoire, depuis des décennies, a présenté maints exemples de ces frauduleuses interventions qui ont pour but de corriger son cours. Transformer cette action, si fondamentalement négative, en une pratique susceptible de déboucher sur des ouvertures nouvelles, voilà ce à quoi, au cours du XXe siècle et aujourd'hui encore, les artistes ont abouti. En pratiquant l'effacement, c'est-à-dire en travaillant à rebours, ils ont su enrichir exemplairement la création artistique. Le geste historique de Robert Rauschenberg effaçant, en 1953, un dessin de Willem De Kooning, les propositions exemplaires de Marcel Broodthaers, Claudio Parmiggiani, Roman Opalka, Gerhard Richter croisent, celles plus récentes d'Hiroshi Sugimoto, d'Ann Hamilton, de Jochen Gerz, de Felix Gonzalez-Torres mais aussi celles des artistes de la génération actuelle comme Zhang Huan ou Estefanía Peñafiel Loaiza... Autant d'exemples qui invitent à reconsidérer ce geste paradoxal et à l'appréhender dorénavant comme une pratique véritablement artistique.
Réédition de l'essai de référence sur l'art exposé, en tant que transformation profonde de la pratique artistique, nouveau mode de lecture des oeuvres et condition de leur actualisation.
L'art exposé n'a pas seulement pris une place dans l'histoire de l'art, il marque insensiblement une transformation profonde de la pratique artistique. Il importait de mettre en évidence comment, en se saisissant de la circonstance de l'exposition, des artistes comme Yves Klein, Daniel Buren ou Lawrence Weiner avaient transformé la manière dont les oeuvres ont lieu. L'art exposé est aussi un art pour le public et les artistes formulent pour lui, dans leurs « récits autorisés », leurs figures d'artiste, le contrat iconographique qui propose un mode de lecture des oeuvres et les conditions de leur actualisation. L'auteur en examine le fonctionnement et propose par là un mode d'accès à une iconologie de l'art contemporain.
Spécialistes de littérature contemporaine, historiens et critiques d'art croisent ici leurs regards sur les évolutions récentes des interférences entre art et littérature et montrent comment la tentation littéraire de l'art renouvelle aujourd'hui les formes et les enjeux du discours, du récit et de la fiction, aussi bien que le fait littéraire lui-même.
Les interférences contemporaines de l'art et de la littérature s'observent dans ce que la critique récente appréhende sous les termes de littérature hors du livre, de littérature d'exposition ou encore de littérature plasticienne. La tradition séparatiste de la peinture et de la poésie, qui a culminé avec le purisme visuel du modernisme tardif, a fait place depuis les années 1960 - avec Fluxus et l'intermédia, le tournant linguistique puis narratif de l'art - à une situation nouvelle d'indistinction relative, où artistes écrivant/écrivains s'approprient le langage dans tous ses états.
Publié suite au colloque international éponyme au Lieu Unique, Nantes, du 16 au 17 octobre 2014.
Une étude qui s'attache à analyser la portée du geste et des matériaux de récupération par les nouveaux réalistes dans les années 1960.
1960, la France goûte aux joies des Trente Glorieuses. Pourtant un petit groupe d'artistes se détourne des objets rutilants et des factures lisses de la société de consommation pour puiser leurs matières premières dans des décharges. Suivant le chemin des chiffonniers chers à Baudelaire et Benjamin, les nouveaux réalistes explorent leur société par ses marges. C'est tout un système de valeurs qu'ils exposent par ses rejets et ses dédains. Plus encore, en mettant au jour une part impensée de la société des années 1960, ils signalent un refoulé. Les traces recueillies par les nouveaux réalistes suggèrent des absences indélébiles au coeur même du quotidien et de la banalité. Derrière les façades flétries des choses, pointent des gestes, des familiarités qui renvoient alors à des disparus dont les légions hantent toujours la mémoire de l'Europe.
A partir d'une série d'« objets » issus de performances réunissant une trentaine d'artistes internationaux, de Paul McCarthy à Jessica Warboys, Spartacus Chetwynd ou John Bock, ce catalogue rassemble de nombreux textes sur les pratiques performatives de 1960 à aujourd'hui.