De février à mai 2022, la Fondation Cartier pour l'art contemporain consacre une grande exposition à Graciela Iturbide, figure emblématique de la photographie latinoaméricaine. Travaillant principalement en noir et blanc dans son pays natal, le Mexique, Graciela Iturbide s'intéresse à la cohabitation entre traditions ancestrales et rites catholiques, ainsi qu'à la relation de l'homme à la mort. Elle dédie également une part importante de ses photographies aux femmes et à leur place au sein de la société. Ces dernières années, ses prises de vues se sont vidées de toute présence humaine, révélant le lien fort qui l'unit aux choses, à la nature et aux animaux. À travers plus de 200 photographies, l'exposition et le catalogue réalisé à cette occasion présentent des oeuvres iconiques et une importante sélection de photographies inédites de Graciela Iturbide, ainsi qu'une série d'images couleur commandée spécialement par la Fondation Cartier, dévoilant ainsi une oeuvre sensible, poétique et humaniste.
En 1990, Felix Gonzalez-Torres découvre l'exposition personnelle de Roni Horn au MOCA (Los Angeles), et plus particulièrement Gold Field (1982), une oeuvre aujourd'hui mythique?: un tapis rectangulaire, posé au sol, réalisé avec des feuilles d'or. Profondément marqué par la simplicité, la force et la beauté de cette oeuvre, Felix Gonzalez-Torres rencontre finalement Roni Horn en 1993 et partage avec elle l'impact bouleversant que son oeuvre a produit sur lui. Quelques jours après cette rencontre, elle lui envoie un carré d'or comme signe d'amitié naissante. En réponse, Felix Gonzalez-Torres réalise Untitled (Placebo-Landscape-for Roni) (1993), un déversement de bonbons emballés dans du cellophane doré qui sont pour lui «?un nouveau paysage, un horizon possible, un lieu de repos et de beauté absolue.?» À son tour, Roni Horn répond avec Gold Mats, Paired - for Ross and Felix (1994-1995), deux feuilles d'or placées l'une au-dessus de l'autre. Leur amitié est scellée. Dans la continuité de cet échange créatif, nourri pendant plusieurs années et brutalement suspendu avec la mort de Felix Gonzalez-Torres, l'exposition de la Bourse de Commerce est rendue possible grâce à l'implication et à la complicité exceptionnelles de Roni Horn. Entre installations, photographies et sculptures, le dialogue des deux artistes se perpétue à travers une série d'oeuvres à la beauté fragile et à l'extrême puissance émotionnelle, tout en miroir et en lumière, avec la conviction que «?l'acte de regarder chacun de ces objets est transfiguré par le genre, la race, la classe social et la sexualité?» (Felix Gonzalez-Torres). Au coeur de leur travail, et dans cette exposition en particulier, il s'agit donc de saisir le caractère «intermédiaire» de l'existence, la dimension d'entre-deux, prise dans cette tension entre présence fragile et irréductible disparition. Le dialogue entre les oeuvres de Roni Horn et de Felix Gonzalez-Torres s'ancre dans le balancement entre ces deux polarités, entre vie et mort, entre le public et le privé, le personnel et le social, «entre la peur de la perte et la joie d'aimer, de croître, de changer, de devenir toujours plus...» (Felix Gonzalez-Torres interviewé par Tim Rollins, in Felix Gonzalez-Torres, New York, A.R.T. Press, 1993).
Après une exposition inaugurale, intitulée sobrement « Ouverture », la Bourse de Commerce continue sa programmation en présentant les artistes phares de la collection Pinault. Ce nouveau rendez-vous sera consacré au sculpteur américain Charles Ray (né en 1953), qui présentera quelques-unes de ses oeuvres emblématiques et certaines spécialement conçues pour le lieu.
Charles Ray commence sa carrière, dans les années 1980, avec l'art abstrait, puis introduit la figure humaine dans son travail, en mettant toujours au centre de sa recherche la question de l'espace. « La pratique artistique de Ray offre au spectateur une nouvelle expérience du rapport avec le réel et exprime l'intuition fondamentale que la réalité est bien différente de la manière dont nous la percevons, et bien plus complexe. » Beaux Arts Éditions consacrera la première partie de son édition à l'architecture du bâtiment ainsi qu'à sa restauration extraordinaire par Tadao Ando, et la seconde partie à l'artiste majeure qu'est Charles Ray en venant apporter un éclairage sur les oeuvres exposées à la faveur de ce nouvel accrochage à la Bourse de Commerce.
Annette Messager est née à Berck-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, en 1943. Après des études à l'École nationale supérieure des arts décoratifs (Paris), qu'elle écourte à la veille de mai 1968, elle s'installe en tant qu'artiste plasticienne, photographe, peintre et sculptrice au coeur de la scène artistique parisienne de l'époque. Elle réunit alors ses premières Collections, albums de photographies et sentences extraites de la presse qu'elle annote et modifie. Aujourd'hui, elle est l'une des artistes françaises les plus reconnues sur la scène internationale (Lion d'Or de la Biennale de Venise en 2005, grande rétrospective au Centre Pompidou en 2007 présentée par la suite dans plusieurs autres musées du monde [Tokyo, Séoul...]). Son travail mêle des techniques très variées (découpage, collage, peinture, photographie, écriture, broderie) et toutes sortes de matériaux insolites (peluches, animaux taxidermisés, tissus, photographies...). Son oeuvre puise dans diverses influences, imagerie populaire, art brut ou art savant, provoquant une subtile dualité, mêlant sans cesse réalisme et fantastique. À l'occasion de son exposition « Comme si » (11 mai-21 août 2022), Annette Messager propose un livre d'artiste intime et singulier. À ses textes - aphorismes, fragments, souvenirs, extraits, reproductions ou encore assemblages - se mêlent ses dessins au trait ainsi que des aquarelles inédites de la série « Tête à tête », qui semblent prolonger et faire danser ses notes. Un texte de Marie-Amélie Senot, commissaire de son exposition, viendra prolonger cette promenade dans le travail d'Annette Messager.
De juin à novembre 2020, la Fondation Cartier pour l'art contemporain présentera une exposition dédiée à la toute dernière série de peintures de Damien Hirst, «Cherry Blossoms». Commencée en 2018, la série «Cherry Blossoms» s'inscrit dans la lignée de nombreuses autres séries de l'artiste composées de points colorés, comme «Spot Paintings» (1986-2011), «Visual Candy» (1993-1995), «Colour Spaces Paintings» (2016) et «Veil Paintings» (2017). À la fois détournement et hommage à l'art pictural des XIXe et XXe siècles, elle marque également le retour de l'artiste à l'atelier et explore, toujours dans une démarche conceptuelle, la question de la beauté en peinture, de la couleur et de l'excès.
L'école des créateurs. L'art de l'apprentissage des années 1960 à nos jours aborde la question de la pédagogie, celle de l'école d'art mais aussi des apprentissages que chacun mène tout au long de sa vie. Comment les artistes apprennent à faire de l'art, et comment cet apprentissage, qu'il soit accompagné ou autodidacte, devient parfois une forme d'art à part entière, ainsi qu'une amorce de réflexion sur l'éducation en général.
Depuis le champ de l'art s'élaborent ainsi des pédagogies antiacadémiques placées sous le signe de la créativité. Performatives et participatives, elles se risquent à « apprendre en faisant » ; indisciplinées, elles cultivent, contre les hiérarchies, le jeu et l'interdisciplinarité ;
Coopératives, elles mobilisent des pratiques relationnelles et « transformationnelles » ; nomades et critiques, elles pratiquent un art de recherche et de l'enquête ouvert au hasard et à l'improvisation.
En trois essais, près de trente portaits d'acteurs essentiels et une vingtaine de textes marquants, cet ouvrage accompagne l'exposition et interroge. Les pédagogies alternatives, libertaires, radicales et critiques ont pensé comment former des citoyens aux lendemains des effondrements idéologiques ; aujourd'hui, comment déjouer les dérèglements industriels et capitalistes par l'exercice de l'autonomie et par la pratique du commun, pris au sens de la communauté autant que du quotidien ?
Du 22 mars au 22 mai 2022, le Jeu de Paume présente la première édition de son nouveau Festival, intitulée « Fata Morgana ».
Mêlant expositions, événements culturels et spectacles vivants, le Festival du Jeu de Paume entend donner une pleine visibilité à des artistes rarement montrés en France et en Europe - tous ayant la particularité d'explorer les multiples dimensions de l'image dans la diversité de ses formes. Cette première édition du Festival est con??iée à Béatrice Gross, commissaire indépendante, avec le conseil artistique de Katinka Bock.
L'exposition « Fata Morgana » déploie une ré??lexion critique et poétique sur les modalités concrètes de l'apparition du visible, souvent plus instable et ambiguë qu'il n'y paraît.
La physicalité réside au coeur de ce projet pluridisciplinaire qui rassemblera, aux côtés de photographies, ??ilms et installations vidéo, des peintures, sculptures, performances et pièces sonores.
« Fata Morgana » fait référence au phénomène exceptionnel causé par la combinaison de mirages à la surface de la mer, dont l'illusion naturelle donne à voir au-dessus de l'horizon des objets situés pardelà leur image. Autour de cette notion s'ancre également la méthode d'élaboration artistique : chaque nouvelle étape se fera le présage de l'organisme à venir.
L'historienne et critique d'art revisite, avec sa mémoire de témoin, les liens entre art et activisme durant les « années sida » en France et aux États-Unis. Composé de textes monographiques, d'entretiens et d'essais thématiques, cet ouvrage rédigé à la première personne rend compte d'une créativité artistique et activiste née de l'urgence de vivre et du combat pour la reconnaissance de tous·tes.
Restituer la parole des ami·e·s de lutte, articuler les « je » et « nous » d'alors et d'aujourd'hui, faire retour sur des faits et affects peu connus du public français, analyser l'« épidémie de la représentation » consécutif à l'apparition du sida : telle est l'entreprise de cet ouvrage, conçu par Elisabeth Lebovici comme un véritable « discours de la méthode » où, toujours, le personnel est politique, le public et le privé s'intriquent. Engagée aux côtés des activistes français et américains de la lutte contre le sida, observatrice privilégiée, en tant qu'historienne de l'art et journaliste, des débats et enjeux des années 1980 et 1990, l'auteure analyse ce moment charnière des liens entre art et activisme, qu'elle revisite avec sa mémoire de témoin, en survivante affectée.
Monographies, entretiens et essais thématiques composent ce volume, rédigé de manière assumée - la seule possible - à la première personne. Il propose ainsi, dans un va-et-vient constant entre les États-Unis et la France, une cosmologie élective : ACT UP, les « arbres téléphoniques », Richard Baquié, Gregg Bordowitz, Alain Buffard, Douglas Crimp, les « enterrements politiques », General Idea, Nan Goldin, Félix González-Torres, Gran Fury, L'Hiver de l'amour, Roni Horn, Eve Kosofsky Sedgwick, Zoe Leonard, Mark Morrisroe, William Ollander, le « Patchwork de noms », The Real Estate Show, Lionel Soukaz, Philippe Thomas, Georges Tony Stoll, Paul Vecchiali, David Wojnarowicz, Dana Wyse, les zaps, etc.
Illustré par de nombreuses archives et ephemera qui soulignent l'importance du graphisme dans la lutte contre le sida, Ce que le sida m'a fait est un ouvrage nécessaire pour comprendre les « années sida », cette période d'une créativité artistique et activiste née de l'urgence de vivre et du combat pour la reconnaissance de tous·tes.
Cette publication s'inscrit dans la collection Lectures Maison Rouge, dont l'ambition est de proposer des textes d'artistes qui interrogent à la fois la muséographie, l'écriture de l'exposition et le travail de certains artistes eux-mêmes, sous la direction de Patricia Falguières.
Recueil de travaux inédits, d'études historiques, et de propositions esthétiques, cette anthologie d'approches théoriques et artistiques féministes en art contemporain affirme la nécessité de penser l'articulation entre art et histoire globale, art et genre, art et corporéités, art et post-colonialité, à partir de références textuelles, visuelles, performatives et conceptuelles.
Avec les contributions de : Marie-Laure Allain Bonilla, Émilie Blanc, Johanna Renard et Elvan Zabunyan.
Ce n'est qu'en 1976, plus d'un siècle après son invention par Louis Ducos du Hauron, que la photographie en couleur accède officiellement au statut d'oeuvre d'art avec l'exposition de William Eggleston au MoMA. Cette consécration intervient alors qu'autour de lui, à New York, Ernst Haas ou Saul Leiter utilisent la couleur déjà depuis plusieurs décennies.
En Europe, où règne aussi l'exclusivité artistique du noir et blanc, l'Italien Luigi Ghirri, dans les années 1970, et le Français John Batho, dès 1963, s'engagent dans la couleur. « Je voulais savoir, déclare ce dernier, ce que la photographie pouvait avoir à dire au sujet de la couleur. »
« Avec les arts plastiques, je n'ai pu que m'engager en terrain ennemi », disait Marcel Broodthaers. Quel est le sens de cet engagement ? Quel est l'enjeu du combat qui le conduit à la douloureuse décision de délaisser le champ de l'écriture poétique ? Son oeuvre multiforme déjoue les interprétations. Plusieurs fils s'y tressent, selon une logique originale que déploie cet Éloge. Les références essentielles en sont Mallarmé, qu'il tient pour « l'inventeur de l'espace moderne », Magritte, à qui il fait crédit d'un « resserrement de la notion de sujet » et Lacan, pour qui « la vérité a structure de fiction ». Une poétique de l'objet et de l'absence d'objet s'en déduit, ainsi qu'une pratique ironique des équivoques de la communication. S'y dessine la figure d'un artiste génial, qu'on n'a pas fini de découvrir.
Cette publication qui s'annonce comme essentielle sur la carrière du grand artiste pluridisciplinaire américain et japonais accompagne une exposition qui va circuler en Europe, et commencer par le Barbican Center à Londres. Elle va couvrir tous les aspects de sa carrière foisonnante : sculpture, design, céramique, photographie, architecture, mais aussi ses aires de jeux pour enfants, ses jardins et ses scénographies pour la danse moderne et le théâtre.
L'exposition Jeff Koons Mucem. OEuvres de la collection Pinault, conçue en étroite collaboration avec l'artiste américain, présentera à Marseille certaines de ses oeuvres les plus célèbres, et explorera la relation entre ces oeuvres et les objets du quotidien, photographies et documents de la collection du Mucem, référence dans le domaine des arts populaires.
Le paysage n'existe que dans l'oeil de celui qui le regarde. Il faut donc suivre les pas de l'homme en marche si l'on veut comprendre comment notre rapport au monde et à l'histoire se dessine : par la confrontation de l'individu et de la nature. Car le paysage, c'est la nature éprouvée : nature traversée, nature possédée, nature sublimée, nature terrifiante, nature qui échappe à qui tente de la conquérir.
L'artiste qui s'adonne au genre du paysage nous offre bien plus qu'une simple représentation de morceaux de nature. Il se fait archéologue, scrutant comme dans un livre le sol où affleure la mémoire de l'histoire humaine, sous forme de traces. Ecrire l'histoire du paysage à l'époque contemporaine c'est aussi faire le constat d'une relève : celle qui voit, à partir du début du XIXe siècle, la peinture de paysage se substituer progressivement à la peinture d'histoire afin de porter le grand récit de l'humanité dans ses tentatives de connaître et de façonner le monde.
Un genre s'épuise, un autre s'épanouit afin d'explorer d'autres formes de représentation, et d'interrogations. Lorsque le sculpteur français David d'Angers, contemplant La Mer de Glace dans l'atelier de Caspar David Friedrich, à Dresde, dit que le peintre est l'inventeur d'un genre nouveau, "la tragédie du paysage", c'est cela qu'il désigne. Cette manière, qui va traverser toute la période contemporaine, de faire du paysage le lieu de l'enfouissement et de l'émergence de l'histoire.
Parce que l'histoire devient un présent qui saute à la gorge - révolutions, guerres, massacres, génocides -, les artistes se tournent de façon privilégiée vers le paysage comme une forme capable d'accueillir l'innommable en son sein et d'exprimer ce qui aveugle, terrifie, ou fascine. Peintres, dessinateurs, photographes, de Goya à Sophie Ristelhueber, d'Otto Dix à Zoran Music et Anselm Kiefer, vont s'affronter au paysage comme à ce lieu où peut se manifester l'inquiétude de l'homme face à l'histoire.
Mais aussi son désir, ses croyances, et sa liberté. Ce sont les étapes de cette aventure de l'homme au monde que nous suivons dans cet ouvrage : paysages de ruines, paysages en guerre, paysages où l'on foule une histoire oscillant entre affleurement et invisibilité, paysages qui nous confrontent à l'indifférence du monde, sont quelques-uns des thèmes qui racontent les pérégrinations inquiètes de l'homme contemporain marchant dans le monde à la recherche de sa propre trace.
C'est enfin une méditation personnelle sur la nécessité qu'éprouvent tant d'artistes, aujourd'hui, d'avoir recours au paysage pour affronter ce que le XX° siècle nous a légué de plus terrible : l'anéantissement sans traces. Le paysage s'impose comme l'une des formes majeures, pudique et émouvante, de l'histoire contemporaine.
Le présent ouvrage rend compte du travail accompli par les jurys successifs de La Fondation des artistes et du foisonnement d'oeuvres qui a pu voir le jour grâce à ce soutien.
Au rythme de deux commissions par an, ce singulier soutien à la production d'oeuvres d'art expérimentales, ambitieuses et parfois déterminantes dans la carrière des artistes confirmés ou émergents qui en bénéficient, a permis à la Fondation d'être partie prenante, avec exigence, de l'essor de la création contemporaine en France.
La peinture, la sculpture, le dessin, la photographie, le graphisme, la vidéo, l'installation, la performance...
Toutes les formes de la création ont leur place auprès des membres du jury, experts dans le champ international de l'art contemporain. Au total, 460 artistes ont été soutenu depuis 10 ans. Leurs oeuvres ont été conçues, produites, parfois primées, montrées en France et à l'étranger dans les centres d'art, les FRAC, les galeries, les foires, les musées... et sont entrées pour certaines dans les collections publiques et privées.
Hypnose Art et hypnotisme de Mesmer à nos jours Elle endort, elle fait peur, elle amuse. L'hypnose n'est pas souvent convoquée dans les histoires de l'art, probablement pour ces trois raisons réunies. Alors même qu'elle connaît aujourd'hui un net regain d'intérêt dans la culture scientifique et les imaginaires populaires, peu de cas semble être fait du rôle que l'hypnose a joué dans le champ de la création où elle est pourtant omniprésente, de manière délibérée ou inconsciente, de Gustave Courbet à Auguste Rodin, de Salvador Dalí à Andy Warhol, jusqu'à Tony Oursler. Cet ouvrage se propose justement de relire, pour la première fois, les liens étroits que les pratiques artistiques ont entretenus avec une histoire culturelle de l'hypnotisme depuis Mesmer. C'est là une autre manière d'instruire une chronique des dispositifs d'emprise et d'attraction exercées sur le spectateur à l'âge moderne, afin d'explorer plus avant l'intérêt des artistes pour les modes de transmission de l'émotion sous état modifié de conscience. Au croisement de plusieurs champs - histoire de l'art, histoire des sciences et culture populaire -, cet ouvrage très richement illustré montre comment s'est affirmée, tout au long de la modernité, la recherche d'un efficace de l'art, en donnant un rôle majeur à l'imagination dans l'invention et la réception des oeuvres qui nous fascinent. Pascal Rousseau est professeur aux Beaux-Arts de Paris et à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a été commissaire d'importantes expositions, entre arts, sciences et cultures techniques, telles Aux origines de l'abstraction (musée d'Orsay, 2003) ou Cosa Mentale. Art et télépathie au XXe siècle (Centre Pompidou-Metz, 2015).
Sur plus de 50 années de carrière, Ellsworth Kelly a créé environ 400 cartes postales faites de collages, certaines ayant servi d'études pour des oeuvres d'autres medias ou de plus grand format. Cet ouvrage présente ces cartes, depuis les premières monochromes de 1949 jusqu'à celles de 2005 représentant des marines. Il permet ainsi de découvrir une facette moins connue et plus expérimentale du travail de l'artiste américain.
Cette première monographie de Xinyi Cheng est éditée par Lafayette Anticipations à l'occasion de l'exposition qu'elle lui consacre du 23 mars au 28 mai 2022. Scènes nocturnes, en ville ou en pleine nature, humains et animaux, tous les sujets de Xinyi Cheng interpellent par leur intensité, dans une peinture où la douceur et la simplicité ne sont qu'apparentes. Aux reproductions d'une quarantaine de ses oeuvres principales et aux textes de Christina Li, Kirsty Bell, Alvin Li et Mi You s'ajoutent 5 photographies originales de Xinyi Cheng, au format carte postale, jetées au hasard dans l'ouvrage.
Ce catalogue est publié à l'occasion de l'exposition "Au-delà de la couleur. Le noir et le blanc dans la Collection Pinault" qui se tiendra à Rennes au couvent des Jacobins du 25 juin au 13 septembre 2020. Le blanc et le noir ne sont pas à proprement parler des couleurs qui procèdent - Isaac Newton en a fait la première théorie scientifique - de la diffraction de la lumière telle qu'on peut la constater dans un arc-en-ciel ou un prisme.
Le blanc résulte du "mélange de toutes les couleurs" et le noir de leurs absences. Pourtant, le blanc et le noir sont culturellement des couleurs, au même titre que le rouge, le bleu ou le jaune. Elles ont une histoire, une mémoire et sont porteuses d'émotions. Dans la symbolique héraldique, elles sont désignées par les mots "argent" pour le blanc et "sable" pour le noir, ces couleurs qu'on retrouve dans le Gwenn-ha-Du breton, dans les armoiries de la ville de Rennes et dans celles de l'ordre des Jacobins.
Artistes : Adel Abdessemed ; Richard Avedon ; Troy Brauntuch ; Daniel Buren ; Henri Cartier Bresson ; Maurizio Cattelan ; Tacita Dean ; Raymond Depardon ; Mark Grotjahn ; Subodh Gupta ; Damien Hirst ; Jeff Koons ; Bertrand Lavier ; Annie Leibovitz ; Paul Mccarthy ; François Morellet ; David Nash ; Paulo Nazareth ; Roman Opalka ; Giulio Paolini ; Yan Pei-Ming ; Irving Penn ; Man Ray ; Bridget Riley ; Pierre Soulages ; Rudolf Stingel ; Hiroshi Sugimoto ; Antoni Tápies ; Franz West ; Christopher Wool...
Que furent les années 1980 à New York ? Elles sont les années de Jean-Michel Basquiat et de Keith Haring, elles ont vu émerger la culture du rap, désormais planétaire, les questions sociétales, avec l'épidémie de sida, et, surtout, en matière artistique, elles ont vu la peinture se renouveler entièrement, et pas seulement à New York, le développement de la performance et l'hybridation des disciplines artistiques. Ces entretiens, réalisés pour la plupart à la fin de cette riche décennie, lorsque ces artistes ont acquis leur pleine maturité, permettent de se rendre compte de ce qu'elles furent. Tous - Julian Schnabel, David Salle, Neil Jenney, Robert Longo, David Hammons, Eric Fischl, Felix Gonzalez-Torres, Matthew Barney et Richard Prince - sont des monstres sacrés dont les oeuvres occupent encore le devant de la scène, près de trente ans après l'enregistrement de ces entretiens. Les lire, c'est non seulement se replonger dans ces années d'intense création, mais c'est aussi comprendre en quoi ces artistes nous permettent de comprendre l'art actuel.