Dès son titre, l'ouvrage annonce le tournant opéré par la modernité. Benjamin montre dans cet essai lumineux et dense que l'avènement de la photographie, puis du cinéma, n'est pas l'apparition d'une simple technique nouvelle, mais qu'il bouleverse de fond en comble le statut de l'oeuvre d'art, en lui ôtant ce que Benjamin nomme son "aura". C'est désormais la reproduction qui s'expose, mettant en valeur la possibilité pour l'oeuvre d'art de se retrouver n'importe où. Capacité à circuler qui la transforme en marchandise. Benjamin met au jour les conséquences immenses de cette révolution, bien au-delà de la sphère artistique, dans tout le champ social et politique. Avec le cinéma, c'est la technique de reproduction elle-même qui désormais produit l'oeuvre d'art. Là, c'est l'image de l'acteur qui devient marchandise, consommée par le public qui constitue son marché. La massification du public de ces oeuvres a servi les totalitarismes. D'où "l'esthétisation de la politique" encouragée par le fascisme et la "politisation de l'art" défendue par le communisme.
Des objets incongrus, des gestes excentriques, mais aussi des photographies, des vidéos et des peintures de facture traditionnelle, voilà ce qui constitue l'art contemporain. Quelquefois, ces oeuvres étonnent ou choquent. Elles suscitent en même temps la curiosité, au point de s'y perdre un peu. Aussi, pour qui s'aventure dans le monde de l'art, l'auteure de ce livre fournit des repères et suggère quelques pistes de réflexion. Depuis quand l'art «moderne» est-il devenu «contemporain» ? Pourquoi les artistes ont-ils voulu transformer le rapport des spectateurs avec les oeuvres ? Et quand les frontières avec la mode, l'architecture ou même des objets rituels deviennent floues, peut-on encore faire entrer cet art dans une définition ?Ce livre révèle en quoi l'art contemporain est avant tout un espace ouvert, une aire de liberté pour penser et agir différemment quand les idéologies et les systèmes philosophiques qui nous guident sont en crise.
Art et production de Boris Arvatov est aujourd'hui considéré comme un classique dans l'histoire des avant-gardes des débuts de la Révolution russe. Publié à Moscou en 1926, il constitue une intervention cruciale au sein des débats qui ont traversé l'école constructiviste : le statut de l'art après la révolution, ses liens avec les techniques industrielles de reproduction, avec celui de la critique de la vie quotidienne, ou encore avec la question de l'entrée de l'art dans l'usine. Ce texte inédit en français est un document exceptionnel pour qui souhaite approfondir un moment clé de la modernité esthétique du XXe siècle.
La transmission des savoir-faire, tel est le grand thème choisi par Geste/s pour son numéro d'automne.À travers reportages et rencontres, le premier mook dédié aux métiers d'art, aux savoir-faire d'excellence et à la création contemporaine, interroge et illustre cette valeur essentielle qui incarne ces mondes créatifs autant qu'elle les prolonge. Valeur qui offre surtout un écho inspirant à l'heure des enjeux d'orientation, des parcours en quête de sens, des désirs de reconversion et des doutes posés par une société de plus en plus virtuelle. La transmission ou comment des maisons, petites ou grandes, poursuivent ou inventent les manières de transmettre l'intelligence de la main d'une génération à l'autre. Comment Boule, Estienne, Ferrandi ou encore l'Ensci s'affirment aujourd'hui comme de vraies grandes écoles. Comment, dans ses ambitions et dans ses inquiétudes, la transmission reste le défi majeur pour que perdure le génie de l'excellence. Comme à chaque opus, le trimestriel révèle deux portfolios inédits confiés à un artiste et à un artisan, dévoile les secrets des ateliers et ceux des plus belles pièces et créations de la saison, explore une région française, creuset d'un métier d'art. Et pour ce 3e numéro, Geste/sraconte la renaissance de Notre-Dame de Paris au prisme de ceux qui la restaurent.
Dans une fable illustre, Borges a montré que deux textes littéralement indiscernables pouvaient constituer deux oeuvres différentes, voire antithétiques. Arthur Danto étend ici à l'ensemble des pratiques artistiques cette interrogation : le même objet peut être ici une vulgaire roue de bicyclette, là une oeuvre (Roue de bicyclette, par Marcel Duchamp) cotée à cette Bourse des valeurs esthétiques qu'on appelle le « monde de l'art ». Une telle transfiguration montre que la spécificité de l'oeuvre d'art ne tient pas à des propriétés matérielles ou perceptuelles, mais catégorielles : l'oeuvre possède une structure intentionnelle parce que, figurative ou non, elle est toujours à propos de quelque chose.
L'historienne et critique d'art revisite, avec sa mémoire de témoin, les liens entre art et activisme durant les « années sida » en France et aux États-Unis. Composé de textes monographiques, d'entretiens et d'essais thématiques, cet ouvrage rédigé à la première personne rend compte d'une créativité artistique et activiste née de l'urgence de vivre et du combat pour la reconnaissance de tous·tes.
Restituer la parole des ami·e·s de lutte, articuler les « je » et « nous » d'alors et d'aujourd'hui, faire retour sur des faits et affects peu connus du public français, analyser l'« épidémie de la représentation » consécutif à l'apparition du sida : telle est l'entreprise de cet ouvrage, conçu par Elisabeth Lebovici comme un véritable « discours de la méthode » où, toujours, le personnel est politique, le public et le privé s'intriquent. Engagée aux côtés des activistes français et américains de la lutte contre le sida, observatrice privilégiée, en tant qu'historienne de l'art et journaliste, des débats et enjeux des années 1980 et 1990, l'auteure analyse ce moment charnière des liens entre art et activisme, qu'elle revisite avec sa mémoire de témoin, en survivante affectée.
Monographies, entretiens et essais thématiques composent ce volume, rédigé de manière assumée - la seule possible - à la première personne. Il propose ainsi, dans un va-et-vient constant entre les États-Unis et la France, une cosmologie élective : ACT UP, les « arbres téléphoniques », Richard Baquié, Gregg Bordowitz, Alain Buffard, Douglas Crimp, les « enterrements politiques », General Idea, Nan Goldin, Félix González-Torres, Gran Fury, L'Hiver de l'amour, Roni Horn, Eve Kosofsky Sedgwick, Zoe Leonard, Mark Morrisroe, William Ollander, le « Patchwork de noms », The Real Estate Show, Lionel Soukaz, Philippe Thomas, Georges Tony Stoll, Paul Vecchiali, David Wojnarowicz, Dana Wyse, les zaps, etc.
Illustré par de nombreuses archives et ephemera qui soulignent l'importance du graphisme dans la lutte contre le sida, Ce que le sida m'a fait est un ouvrage nécessaire pour comprendre les « années sida », cette période d'une créativité artistique et activiste née de l'urgence de vivre et du combat pour la reconnaissance de tous·tes.
Cette publication s'inscrit dans la collection Lectures Maison Rouge, dont l'ambition est de proposer des textes d'artistes qui interrogent à la fois la muséographie, l'écriture de l'exposition et le travail de certains artistes eux-mêmes, sous la direction de Patricia Falguières.
Nouveau musée parmi le réseau de lieux et d'initiatives développés depuis 2006 par François Pinault, la Bourse de Commerce - Pinault Collection propose un point de vue sur les oeuvres contemporaines que le collectionneur rassemble depuis plus de cinquante ans, à travers un programme d'expositions et d'événements. Le regard du collectionneur La collection, un ensemble exceptionnel de plus de 10?000 oeuvres de près de 350 artistes, est constituée de peintures, de sculptures, de vidéos, de photographies, d'oeuvres sonores, d'installations et de performances. Les artistes dont François Pinault collectionne les oeuvres sont issus de tous les pays et représentent toutes les générations. Ils explorent tous les territoires de la création et témoignent de l'attention toute particulière portée par le collectionneur aux courant émergents. Cet ensemble, dédié à l'art des années 1960 à nos jours, offre un regard sur l'art de notre temps, le regard d'un passionné, un regard subjectif, qui contribue à saisir notre époque. Un parcours sans cesse renouvelé, une collection en mouvement La collection est présentée à travers un programme dynamique d'accrochages temporaires régulièrement renouvelés?: expositions thématiques à partir des oeuvres de la collection, expositions consacrées à des artistes présents dans la collection, mais aussi cartes blanches, projets spécifiques et commandes. La Bourse de Commerce - Pinault Collection offre dix espaces d'exposition dont le Studio, consacré aux oeuvres sonores, vidéo, et aux formes plus libres, des espaces de médiation, mais aussi un auditorium accueillant conférences, rencontres, projections, concerts et événements. Ouverte à tous les publics et à toutes les disciplines artistiques, aux oeuvres qui font déjà l'histoire de l'art contemporain comme aux artistes les plus émergents, la Bourse de Commerce - Pinault Collection accueille les connaisseurs comme les découvreurs et les curieux. Elle leur propose de s'ouvrir à l'art et à l'histoire de l'art contemporain, quel que soit leur niveau de relation à la création ou leur expérience, quelles que soient leur expertise et leur compréhension des oeuvres. Cycle «?Une seconde d'éternité?» La mise en lumière des affinités créatives, d'hommage ou d'influence plus ou moins explicité, est au coeur du projet de la Collection Pinault. Ces relations souvent confidentielles sont des clés structurelles décisives pour comprendre le travail des artistes L'exposition inaugurale «?Ouverture?» avait déjà souligné ces affinités spirituelles et artistiques en exposant Peter Doig et son ancien étudiant Florian Krewer, Lili Reynaud Dewar et l'une de ses inspiratrices Martha Wilson, Luc Tuymans et Kerry James Marshall, ou encore le portrait en cire de Rudolf Stingel réalisé par Urs Fischer.
Recueil de travaux inédits, d'études historiques, et de propositions esthétiques, cette anthologie d'approches théoriques et artistiques féministes en art contemporain affirme la nécessité de penser l'articulation entre art et histoire globale, art et genre, art et corporéités, art et post-colonialité, à partir de références textuelles, visuelles, performatives et conceptuelles.
Avec les contributions de : Marie-Laure Allain Bonilla, Émilie Blanc, Johanna Renard et Elvan Zabunyan.
La suite de Makers Paris (2020, Prestel), Makers Paris 2 est une nouvelle rencontre avec l'extraordinaire communauté d'artisans, d'artistes et d'entrepreneurs créatifs qui font le Paris d'aujourd'hui. Edité cette fois-ci en bilingue anglais/français avec une reliure la suisse, cet ouvrage nous emmène à la découverte de personnes et adresses d'exception, parmi lesquelles la librairie La Régulière, la boutique-atelier de vêtements Bourgine, Olivier Saillard, la marque Spring Court, Supereditions et bien d'autres, le tout avec une préface de Lou Doillon.
L'école des créateurs. L'art de l'apprentissage des années 1960 à nos jours aborde la question de la pédagogie, celle de l'école d'art mais aussi des apprentissages que chacun mène tout au long de sa vie. Comment les artistes apprennent à faire de l'art, et comment cet apprentissage, qu'il soit accompagné ou autodidacte, devient parfois une forme d'art à part entière, ainsi qu'une amorce de réflexion sur l'éducation en général.
Depuis le champ de l'art s'élaborent ainsi des pédagogies antiacadémiques placées sous le signe de la créativité. Performatives et participatives, elles se risquent à « apprendre en faisant » ; indisciplinées, elles cultivent, contre les hiérarchies, le jeu et l'interdisciplinarité ;
Coopératives, elles mobilisent des pratiques relationnelles et « transformationnelles » ; nomades et critiques, elles pratiquent un art de recherche et de l'enquête ouvert au hasard et à l'improvisation.
En trois essais, près de trente portaits d'acteurs essentiels et une vingtaine de textes marquants, cet ouvrage accompagne l'exposition et interroge. Les pédagogies alternatives, libertaires, radicales et critiques ont pensé comment former des citoyens aux lendemains des effondrements idéologiques ; aujourd'hui, comment déjouer les dérèglements industriels et capitalistes par l'exercice de l'autonomie et par la pratique du commun, pris au sens de la communauté autant que du quotidien ?
Cet ouvrage a reçu 3 prix consécutifs : le Prix de l'Académie ds Beaux-Arts-Prix Bernier 2018, le Prix Vitale et Arnold Blokh 2018 et le Prix Pierre Daix 2018. Le paysage n'existe que dans l'oeil de celui qui le regarde. Il faut donc suivre les pas de l'homme en marche si l'on veut comprendre comment notre rapport au monde et à l'histoire se dessine : par la confrontation de l'individu et de la nature. Car le paysage, c'est la nature éprouvée : nature traversée, nature possédée, nature sublimée, nature terrifiante, nature qui échappe à qui tente de la conquérir. L'artiste qui s'adonne au genre du paysage nous offre bien plus qu'une simple représentation de morceaux de nature. Il se fait archéologue, scrutant comme dans un livre le sol où affleure la mémoire de l'histoire humaine, sous forme de traces.
Ecrire l'histoire du paysage à l'époque contemporaine c'est aussi faire le constat d'une relève : celle qui voit, à partir du début du XIXe siècle, la peinture de paysage se substituer progressivement à la peinture d'histoire afin de porter le grand récit de l'humanité dans ses tentatives de connaître et de façonner le monde. Un genre s'épuise, un autre s'épanouit afin d'explorer d'autres formes de représentation, et d'interrogations.
Lorsque le sculpteur français David d'Angers, contemplant La Mer de Glace dans l'atelier de Caspar David Friedrich, à Dresde, dit que le peintre est l'inventeur d'un genre nouveau, « la tragédie du paysage », c'est cela qu'il désigne. Cette manière, qui va traverser toute la période contemporaine, de faire du paysage le lieu de l'enfouissement et de l'émergence de l'histoire.
Parce que l'histoire devient un présent qui saute à la gorge - révolutions, guerres, massacres, génocides -, les artistes se tournent de façon privilégiée vers le paysage comme une forme capable d'accueillir l'innommable en son sein et d'exprimer ce qui aveugle, terrifie, ou fascine. Peintres, dessinateurs, photographes, de Goya à Sophie Ristelhueber, d'Otto Dix à Zoran Music et Anselm Kiefer, vont s'affronter au paysage comme à ce lieu où peut se manifester l'inquiétude de l'homme face à l'histoire. Mais aussi son désir, ses croyances, et sa liberté.
Ce sont les étapes de cette aventure de l'homme au monde que nous suivons dans cet ouvrage : paysages de ruines, paysages en guerre, paysages où l'on foule une histoire oscillant entre affleurement et invisibilité, paysages qui nous confrontent à l'indifférence du monde, sont quelques-uns des thèmes qui racontent les pérégrinations inquiètes de l'homme contemporain marchant dans le monde à la recherche de sa propre trace.
C'est enfin une méditation personnelle sur la nécessité qu'éprouvent tant d'artistes, aujourd'hui, d'avoir recours au paysage pour affronter ce que le XX° siècle nous a légué de plus terrible : l'anéantissement sans traces. Le paysage s'impose comme l'une des formes majeures, pudique et émouvante, de l'histoire contemporaine.
« Avec les arts plastiques, je n'ai pu que m'engager en terrain ennemi », disait Marcel Broodthaers. Quel est le sens de cet engagement ? Quel est l'enjeu du combat qui le conduit à la douloureuse décision de délaisser le champ de l'écriture poétique ? Son oeuvre multiforme déjoue les interprétations. Plusieurs fils s'y tressent, selon une logique originale que déploie cet Éloge. Les références essentielles en sont Mallarmé, qu'il tient pour « l'inventeur de l'espace moderne », Magritte, à qui il fait crédit d'un « resserrement de la notion de sujet » et Lacan, pour qui « la vérité a structure de fiction ». Une poétique de l'objet et de l'absence d'objet s'en déduit, ainsi qu'une pratique ironique des équivoques de la communication. S'y dessine la figure d'un artiste génial, qu'on n'a pas fini de découvrir.
Tout ce qu'on tait on sait fait état de recherches sur les mécanismes d'invisibilisation des précarités et des savoirs militants. Il enquête sur ce que révèlent nos silences et non-dits. En donnant la parole à plusieurs chercheuses, militantes et collectives, l'objectif de ce volume est de donner à entendre des paroles tues, des histoires oubliées, des luttes invisibles et ainsi de proposer des alternatives par la construction de récits communs.
Hackers, scholars, artists and activists of all regions, races and sexual orientations consider how humans might reconstruct themselves by way of technology.
When learning about internet history, we are taught to focus on engineering, the military-industrial complex and the grandfathers who created the architecture and protocol, but the internet is not only a network of cables, servers and computers. It is an environment that shapes and is shaped by its inhabitants and their use.
The creation and use of the Cyberfeminism Index is a social and political act. It takes the name cyberfeminism as an umbrella, complicates it and pushes it into plain sight. Edited by designer, professor and researcher Mindy Seu (who began the project during a fellowship at the Harvard Law School's Berkman Klein Center for the Internet & Society, later presenting it at the New Museum), it includes more than 1,000 short entries of radical techno-critical activism in a variety of media, including excerpts from academic articles and scholarly texts; descriptions of hackerspaces, digital rights activist groups, bio-hacktivism; and depictions of feminist net art and new media art.
Contributors include: Skawennati, Charlotte Web, Melanie Hoff, Constanza Pina, Melissa Aguilar, Cornelia Sollfrank, Paola Ricaurte Quijano, Mary Maggic, Neema Githere, Helen Hester, Annie Goh, VNS Matrix, Klau Chinche / Klau Kinky and Irina Aristarkhova.
Un récit captivant qui explore les coulisses de la scène artistique internationale, au fil d'enquêtes auprès de figures telles que Ai Weiwei, Jeff Koons, Yayoi Kusama, Cindy Sherman, Andrea Fraser, Laurie Simmons, Carroll Dunham, etc., pour réhumaniser et démystifier l'art contemporain.
Pour 33 artistes en 3 actes, Sarah Thornton a rencontré 130 artistes entre 2009 et 2013. Cet ouvrage nous offre un éventail éblouissant d'artistes : des superstars internationales jusqu'aux professeurs d'art moins connus.
On assiste, par exemple, à la rencontre de l'auteure avec Ai Weiwei avant et après son emprisonnement ; avec Jeff Koons alors qu'il séduit de nouveaux clients à Londres, Francfort ou Abu Dhabi ; avec Yayoi Kusama dans son studio au coin de l'asile de Tokyo qu'elle habite depuis 1973 ; avec Cindy Sherman, chez qui elle fouille dans les placards, ou encore aux moments partagés avec Laurie Simmons, Carroll Dunham et leurs filles Lena et Grace.
Témoin privilégié de leurs crises et de leurs triomphes, Sarah Thornton porte un regard analytique et ironique sur les différentes réponses à cette question centrale : « Qu'est-ce qu'un artiste ? ».
L'ouvrage est divisé en trois domaines : politique, parenté et artisanat, constituant une enquête sur le psychisme, la personnalité, la politique et les réseaux sociaux des artistes.
À travers ces scènes intimes, Sarah Thornton examine le rôle que les artistes occupent en tant que figures essentielles dans notre culture.
The fourth edition of the essential introduction to digital art, one of contemporary art's most exciting and dynamic forms of practice.
This new edition of Christiane Paul's acclaimed book investigates key areas of digital art practice that have gained in prominence in recent years, including the emergence and impact of location-based media, interactive public installation, augmentive and mixed reality, social networking and file-sharing and tablet technologies. It explores themes raised by digital artworks, such as viewer interaction, artificial life and intelligence, political and social activism, networks and telepresence, and issues surrounding the collection, presentation and preservation of digital art. It also looks at the impact of digital techniques and media on traditional forms of art such as printing, painting, photography and sculpture, as well as exploring the ways in which entirely new forms such as internet and software art, digital installation and virtual reality have emerged as recognized artistic practices.
- Volontiers cité, notamment par l'entremise de son expression « formule de pathos », même si les francophones ne disposent que d'une infime partie de ses écrits, Aby Warburg fait figure de légende dans l'histoire de l'art. Il n'existe de lui qu'une biographie en anglais, dite « intellectuelle » par Ernst Gombrich, qui a considéré que l'épisode psychotique du savant devait être passé sous silence.
Il convenait, surtout pour le public français, de considérer ensemble la vie entière de Warburg et son oeuvre, profondément imbriquées, comme il le revendique lui-même dans l'un de ses derniers textes : « Parfois, il me semble que j'essaie, comme psycho-historien, de déceler la schizophrénie du monde occidental à partir de ses images, et comme dans un réflexe autobiographique : d'un côté la nymphe extatique (maniaque) et de l'autre le douloureux dieu fluvial (dépressif), comme les pôles entre lesquels l'homme sensible, donnant fidèlement forme à ses impressions cherche son propre style dans l'acte créateur. L'antique jeu du contraste entre vie active et vie contemplative. » A partir des sources publiées en allemand et en italien, des inédits consultables aux Archives de Londres, des correspondances, ce livre expose le développement de la pensée et de l'action de Warburg dans les divers domaines où il les a appliquées, où l'on ne l'attend pas toujours : l'histoire de l'art certes, l'édification, murs et livres, d'une bibliothèque privée de réputation mondiale, lieu mythique, de nos jours encore, de la recherche sur la Renaissance, mais aussi la politique culturelle et la politique européenne. Il en ressort que loin de se limiter à être l'instigateur de « l'iconologie » panofskyenne, cet homme du XIXe est à l'origine des approfondissements majeurs de l'approche de l'art. Juif de sang, hambourgeois de naissance et Italien de coeur, témoin du « monde d'hier », il en a connu les acteurs, vécu la gloire dans l'Allemagne wilhelminienne et l'effondrement sous la République de Weimar. Disciple de Justi et d'Usener, il est encore un aiguillon stimulant pour le XXIème siècle. Opposé aux attributionnistes, enthousiastes et formalistes de son temps (Wofflin, Berenson, ... Croce), à l'histoire de l'art homogène et autonome, il a frayé nombre de voies (sur le pouvoir de l'image, l'esthétique de la réception, l'introduction des sciences humaines dans la compréhension de l'art...) propres à stimuler les disciplines esthétiques de nos jours, soit près d'un siècle après sa disparition.
La préhistoire s'est installée dans les représentations occidentales à partir de la fin du xviiie siècle. Dès lors, géologie, biologie, anthropologie se sont inscrites sur l'horizon d'un temps démesurément étiré, à partir de réalités fragmentaires qui résistent à une élucidation stable. La signification de ce passé indéchiffrable est repliée sur soi, environnée d'un silence définitif. L'imaginaire qui en découle déborde largement la définition scientifique de la préhistoire, rattachée au seul développement des cultures humaines, des premiers outils à l'invention de l'écriture. Au-delà, nous y greffons des angoisses et des désirs dont le noyau actif est le gouffre du temps.
Cet ouvrage accompagne l'exposition Préhistoire. Une énigme moderne du 8 mai au 16 septembre 2019, au centre Pompidou, dont l'auteur Rémi Labrusse est co-commissaire.
Pourquoi l'envers du temps ? Parce que l'idée de préhistoire retourne comme un gant notre expérience du temps. Sous la lumière noire des incessantes mutations de la vie et d'une possible fin des mondes humains, les repères chronologiques se brouillent, mettant sens dessus dessous le passé, le présent et le futur. Le temps compté, celui d'une vision historique totalisante, pèse brusquement moins lourd que l'immémorial.
Les irréductibles zones d'ombre du discours scientifique sur la préhistoire laissent le champ libre à la création poétique, conceptuelle et plastique. Parmi beaucoup d'autres, Friedrich, Cézanne, Giacometti, Smithson, autant que Rousseau, Darwin, Marx ou Proust en sont pour nous les témoins.
Largement illustré, l'essai de Rémi Labrusse se fait l'écho d'un vertige qui nous habite aujourd'hui plus que jamais.