L'Atlas historique de la planète Terre et de son usage par les humains La Terre, planète modeste tournant autour d'une étoile, présente une particularité extraordinaire, unique en l'état de nos connaissances : elle abrite la vie. Parmi le foisonnement du vivant, les humains ont pu dominer les autres espèces et transformer la Terre au point de mettre en péril leur propre avenir.
Avec le concours des rédactions de L'Histoire et de Sciences et Avenir / La Recherche, Christian Grataloup a réuni plus de trente scientifiques (archéologues, astrophysiciens, biologistes, climatologues, historiens, planétologues...) afin de réaliser le premier atlas racontant à la fois l'histoire de notre planète Terre et celle de l'aventure humaine.
300 cartes et infographies à la pointe de la recherche et accessibles à tous.
Notre vie quotidienne se nourrit de mythes : le catch, le striptease, l'auto, la publicité, le tourisme... qui bientôt nous débordent. Isolés de l'actualité qui les fait naître, ils apparaissent soudainement pour ce qu'ils sont : l'idéologie de la culture de masse moderne. Le mythologue Roland Barthes les décrypte ici avec le souci - formulé dans l'essai sur le mythe aujourd'hui qui clôt l'ouvrage - de réconcilier le réel et les hommes, la description et l'explication, l'objet et le savoir.
" Nous voguons sans cesse entre l'objet et sa démystification, impuissants à rendre sa totalité : car si nous pénétrons l'objet, nous le libérons mais nous le détruisons ; et si nous lui laissons son poids, nous le respectons, mais nous le restituons encore mystifié. " Roland Barthes
Comment, face aux aléas politiques du xxe siècle, traversant deux guerres mondiales, une guerre civile et une guerre froide, au sein d'une Europe déchirée par les nationalismes et dans une France xénophobe qui l'accueille mal, Picasso impose-t-il au monde son oeuvre magistrale ?
Pourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il « signalé comme anarchiste » à la Préfecture de police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres oeuvres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période qui dure près de dix ans ? D'où vient l'absence presque totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays jusqu'en 1947 ? Comment expliquer, enfin, que Picasso ne soit jamais devenu citoyen français ? Si l'oeuvre de l'artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso « étranger » en France a paradoxalement été négligée. C'est cet angle inédit qui constitue l'objet de ce livre.
Pour l'éclairer, il faut exhumer des strates de documents ensevelis, retrouver des fonds d'archives inexploités, en rouvrir, un à un, tous les cartons, déplier chacune des enveloppes, déchiffrer les différentes écritures manuscrites. Alors tout s'organise autrement et le statut de l'artiste se révèle beaucoup plus complexe qu'on ne l'imaginait.
Un étranger nommé Picasso nous entraîne dans une enquête stupéfiante sur les pas de l'artiste surdoué, naviguant en grand stratège dans une France travaillée par ses propres tensions. On le voit imposer au monde son oeuvre magistrale, construire ses propres réseaux et devenir un puissant vecteur de modernisation du pays. Un modèle à contempler et peut-être à suivre.
Seul l'Occident moderne s'est attaché à classer les êtres selon qu'ils relèvent des lois de la matière ou des aléas des conventions. L'anthropologie n'a pas encore pris la mesure de ce constat : dans la définition même de son objet - la diversité culturelle sur fond d'universalité naturelle -, elle perpétue une opposition dont les peuples qu'elle étudie ont fait l'économie.
Peut-on penser le monde sans distinguer la culture de la nature ? Philippe Descola propose ici une approche nouvelle des manières de répartir continuités et discontinuités entre l'homme et son environnement. Son enquête met en évidence quatre façons d'identifier les « existants » et de les regrouper à partir de traits communs qui se répondent d'un continent à l'autre : le totémisme, qui souligne la continuité matérielle et morale entre humains et non-humains , l'analogisme, qui postule entre les éléments du monde un réseau de discontinuités structuré par des relations de correspondances ; l'animisme, qui prête aux non-humains l'intériorité des humains, mais les en différencie par le corps ; le naturalisme qui nous rattache au contraire aux non-humains par les continuités matérielles et nous en sépare par l'aptitude culturelle.
La cosmologie moderne est devenue une formule parmi d'autres. Car chaque mode d'identification autorise des configurations singulières qui redistribuent les existants dans des collectifs aux frontières bien différentes de celles que les sciences humaines nous ont rendues familières.
C'est à une recomposition radicale de ces sciences et à un réaménagement de leur domaine que ce livre invite, afin d'y inclure bien plus que l'homme, tous ces « corps associés » trop longtemps relégués dans une fonction d'entourage.
Bruno Latour a souhaité revisiter ses cinquante années de recherches au cours d'un entretien en deux parties avec le grand reporter Nicolas Truong. C'est pour le philosophe l'occasion de reprendre et poursuivre les éléments les plus importants de sa pensée sur notre nouvelle condition terrestre. Il déploie ses réflexions à partir de cette conviction : si l'homme tient à sa survie en tant qu'espèce, il lui faut apprendre à s'émanciper des grands paradigmes qui le guident depuis les Lumières. Un plaidoyer pour la philosophie envisagée comme une tentative magnifique et impossible d'embrasser la totalité.
Une coédition avec Arte éditions.
Dans cet essai désormais classique pour les recherches féministes, les études genre, les études gaies et lesbiennes, et fondateur de la théorie queer, Judith Butler cherche à identifier les tactiques, locales, pour subvertir l'hétérosexualité obligatoire en exploitant les failles de ce régime politique. En jetant le trouble dans nos catégories fondamentales de pensée et d'action, elle explore une voie nouvelle où la subversion des normes hétérosexuelles peut devenir une façon de dénaturaliser ces mêmes normes, de résister au pouvoir pour, finalement, ouvrir le champ des vies possibles.
Parmi les livres les plus appréciés et les plus lus de bell hooks, À propos d'amour est un texte singulier. Avec sa perspicacité habituelle et ses talents de vulgarisatrice, l'autrice afroféministe s'y attaque à une thématique rarement abordée de front en théorie politique. Définissant l'amour comme un acte et non comme un sentiment, bell hooks démonte tous les obstacles que la culture patriarcale oppose à des relations d'amour saines, et envisage un art d'aimer qui ne se résume pas au frisson de l'attraction ou à la simple tendresse. Recourant à la philosophie morale comme à la psychologie, elle s'en prend au cynisme narquois qui entoure les discussions au sujet de l'amour, et s'attache à redonner toute sa noblesse à la possibilité de l'amour, dans une perspective féministe.
En 1978, Monique Wittig clôt sa conférence sur « La Pensée straight » par ces mots : « Les lesbiennes ne sont pas des femmes. » L'onde de choc provoquée par cet énoncé n'en finit pas de se faire ressentir, aujourd'hui encore, dans la théorie féministe et au-delà. En analysant l'aspect fondateur de la « naturalité » supposée de l'hétérosexualité au sein de nos structures de pensées, que ce soit par exemple dans l'anthropologie structurale ou la psychanalyse, Monique Wittig met au jour le fait que l'hétérosexualité n'est ni naturelle, ni un donné : l'hétérosexualité est un régime politique. Il importe donc, pour instaurer la lutte des « classes », de dépasser les catégories « hommes »/ « femmes », catégories normatives et aliénantes. Dans ces conditions, le fait d'être lesbienne, c'est-à-dire hors-la-loi de la structure hétérosexuelle, aussi bien sociale que conceptuelle, est comme une brèche, une fissure permettant enfin de penser ce qui est « toujours déjà là ».
Le sexe désigne communément le sexe biologique qui nous est assigné à la naissance (mâle ou femelle), le rôle ou le comportement sexuels qui sont censés lui correspondre (le genre) et, enfin, la sexualité. Les théories féministes s'attachent à la problématisation de ces trois acceptions mêlées du sexe. Elles travaillent à la fois sur les distinctions historiquement établies entre le sexe, le genre et la sexualité, sur leurs constructions et leurs relations. S'agit-il d'une relation de causalité : le sexe biologique détermine-t-il le genre et la sexualité ? D'une relation de simultanéité non contraignante entre le sexe biologique, d'une part, et l'identité sexuelle (de genre et de sexualité), d'autre part ? S'agit-il d'une relation de normalisation ? L'hétérosexualité reproductrice est-elle la norme légale, sociale, mais aussi médicale, à l'aune de laquelle les catégories de sexe comme de genre peuvent être déconstruites, voire contestées et bouleversées ?
Le présent volume porte sur les théories féministes de ces cinquante dernières années, dont la richesse et l'engagement font l'un des champs les plus novateurs de la recherche actuelle : le féminisme marxiste, l'épistémologie ou l'éthique féministes, l'histoire et la philosophie féministes des sciences, le black feminism, le féminisme « post-moderne » et la théorie queer. L'ensemble de ces pensées constitue aujourd'hui un véritable champ de la philosophie contemporaine, dont on trouvera ici une introduction et une problématisation particulièrement éclairantes.
Voici l'histoire implacable du pillage d'un continent. Nous suivons, siècle après siècle, et dans le moindre détail, la honte du mécanisme qui a conduit à une dépossession ruinant les nations d'un des espaces les plus prometteurs de l'univers.
On ne s'étonnera pas que les multinationales, monstres hybrides des temps modernes, opèrent avec cohésion en cet ensemble d'îles solitaires qu'est l'Amérique latine. Chaque pays plie sous le poids conjugué de ses divisions sociales, de ses armées, de ses polices qui l'enfoncent dans l'échec politico-économique et une plus profonde misère.
Des forces nouvelles se lèvent. Phénomène de grande conséquence, l'Église, longtemps oppressive, reprend la tradition évangélique des premiers âges et devient porteuse d'espérance : elle est résolument aux côtés des pauvres et des persécutés.
Cet ouvrage essentiel sur l'exploitation de l'homme par l'homme est à l'échelle d'un continent. Ce livre, un grand classique, est lu et commenté dans les universités nord-américaines ; il dénonce le talon d'Achille des États-Unis : l'Amérique centrale et du Sud.
Pollution des rivières, embryons congelés, virus du sida, trou d'ozone, robots à capteurs... : ces objets étranges qui envahissent notre monde relèvent-ils de la nature ou de la culture ? Comment les comprendre ? Jusqu'ici, les choses étaient simples : aux scientifiques la gestion de la nature, aux politiques celle de la société. Mais ce traditionnel partage des tâches devient de plus en plus impuissant à rendre compte de la prolifération des hybrides . D'où le sentiment d'effroi qu'ils procurent, et que ne parviennent pas à apaiser les philosophes contemporains, qu'ils soient antimodernes, postmodernes ou éthiciens. Et si nous avions fait fausse route ? En fait, notre société moderne n'a jamais fonctionné conformément au grand partage qui fonde son système de représentation du monde : celui qui oppose radicalement la nature d'un côté, la culture de l'autre. Dans la pratique, en effet, les modernes n'ont cessé de créer des objets hybrides, qui relèvent de l'une comme de l'autre, et qu'ils se refusent à penser. Nous n'avons donc jamais été vraiment modernes, et c'est ce paradigme fondateur qu'il nous faut remettre en cause aujourd'hui pour comprendre notre monde.
Notre capacité à relever le défi climatique et à promouvoir plus de justice envers les autres, y compris envers les animaux, suppose un remaniement profond de nos représentations sur la place de l'humain dans la nature. Dès que nous prenons au sérieux notre vulnérabilité et notre dépendance à l'égard des écosystèmes, nous comprenons que notre habitation de la Terre est toujours une cohabitation avec les autres. Ainsi, l'écologie, la cause animale et le respect dû aux personnes vulnérables ne peuvent être séparés. De plus, la conscience du lien qui nous unit aux autres vivants fait naître en nous le désir de réparer le monde et de transmettre une planète habitable. C'est à cette éthique qui n'a rien à voir avec des injonctions moralisatrices et culpabilisantes que ce recueil ouvre la voie. Deux textes inédits
Tables tournantes, coups frappés dans les murs, fantômes et maisons hantées ont sans cesse fasciné. Mais le spiritisme n'a pas toujours retenu l'attention des chercheurs. Trouble mental pour les uns, superstition pour les autres, comment élever à la dignité d'objet scientifique un tel phénomène ? C'est le pari de Philippe Charlier qui s'attache à nous l'expliquer.
Comment la science a-t-elle tenté d'enregistrer le son des morts, de photographier les fantômes ou les pensées ? Comment le surnaturel est-il devenu, au cours du XIXe siècle, un véritable objet d'étude ? Et surtout, à qui profi tent les revenants et leurs manifestations ?
Dans une enquête inédite, de Rome à Paris, en passant par le Vietnam et l'Écosse, Philippe Charlier interroge les archives et ceux qui refusent de voir la mort comme une inéluctable fin.
Pendant des décennies, les nations africaines ont lutté pour la restitution d'innombrables oeuvres d'art volées pendant l'ère coloniale afin d'être exposées dans des musées occidentaux. Bénédicte Savoy met en lumière cette histoire largement méconnue. Elle s'appuie sur de nombreuses sources inédites pour révéler que les racines de cette lutte remontent bien plus loin que ne l'indiquent les débats récents, et que ces efforts ont été menés par une multitude de militants et dirigeants des nations nouvellement indépendantes.
Peu après 1960, lorsque dix-huit anciennes colonies d'Afrique ont accédé à l'indépendance, un mouvement en faveur du rapatriement des oeuvres a été lancé par les élites intellectuelles et politiques africaines. L'autrice retrace ces combats et examine aussi comment les musées européens ont tenté de dissimuler des informations sur leurs collections.
En expliquant pourquoi la restitution est essentielle à toute relation future entre les pays africains et l'Occident, ce livre pose les éléments du débat autour de ces questions cruciales pour le présent et l'avenir.
Passage en poche de cet essai paru en 2018 dans lequel Cy Lecerf Maulpoix, journaliste engagé dans les luttes LGBTQI et dans les luttes pour la justice climatique, nous plonge dans les courants de pensées socialistes anglais du XIXe siècle et part à la recherche d'une histoire ignorée, celle des espaces, lieux et communautés dans lesquelles ont été expérimentées des modes de vies minoritaires qui sont autant de ressources pour aujourd'hui, où la question des minorités, notamment sexuelles, peine à être intégrée dans les mouvements écologiques.
Elles sont parmi les habitants les plus nombreux de notre planète et pourtant la philosophie les a négligées, voire haïes : les plantes ont depuis toujours été la cible d'un snobisme métaphysique. Malgré le développement de l'écologie, la démultiplication des débats sur la nature ou sur les questions animales, les plantes - leur forme de vie, leur nature - restent une énigme pour la philosophie. En mêlant exemples tirés de la philosophie, des sciences naturelles et de l'art, ce livre s'efforce de pénétrer le mystère de ces êtres singuliers.
«Il y a une figure qui apparaît et réapparaît tout au long de ce livre. Ses instincts sont fondamentalement cruels ; sa manière est intransigeante. Il propage l'hystérie, mais il est immunisé contre elle. Il est au-delà de la tentation, parce que, malgré sa rhétorique utopiste, la satisfaction est le cadet de ses soucis. Il est d'une séduction indicible, semant derrière lui des camarades amers comme Hansel ses miettes de pain, seul chemin pour rentrer chez soi à travers un fourré d'excuses qu'il ne fera jamais. C'est un moraliste et un rationaliste, mais il se présente lui-même comme un sociopathe ; il abandonne derrière lui des documents non pas édifiants mais paradoxaux. Quelle que soit la violence de la marque qu'il laissera sur l'histoire, il est condamné à l'obscurité, qu'il cultive comme un signe de profondeur. Johnny Rotten/John Lydon en est une version ; Guy Debord une autre. Saint-Just était un ancêtre, mais dans mon histoire, Richard Huelsenbeck en est le prototype.» Greil Marcus.
" la fin du XXe siècle, notre époque, ce temps mythique, est arrivé et nous ne sommes que chimères, hybrides de machines et d'organismes théorisés puis fabriqués ; en bref, des cyborgs.
Le cyborg est notre ontologie ; il définit notre politique. le cyborg est une image condensée de l'imagination et de la réalité matérielle réunies, et cette union structure toute possibilité de transformation historique. dans la tradition occidentale des sciences et de la politique, tradition de domination masculine, raciste et capitaliste, tradition de progrès, tradition de l'appropriation de la nature comme ressource pour les productions de la culture, tradition de la reproduction de soi par le regard des autres, la relation entre organisme et machine fut une guerre de frontières.
" ainsi parle donna haraway, professeure au department of history of consciousness, à l'université de californie à santa cruz. elle est l'une des personnalités qui ont façonné le champ de la théorie féministe et des science studies. ses textes traduits en plus de 16 langues en font une auteure incontournable de la scène intellectuelle internationale, penseuse de la postmodernité et des technosciences.
La plus grande partie de son oeuvre est encore inédite en français. bienvenue dans le monde étrange de donna haraway peuplé de cyborgs, hybrides, femalemen, oncomice, coyotes et autres monstres. il s'y déjoue les dichotomies anciennes : féminin / masculin ; nature / culture ; vivant / artefact. bienvenue dans le monde de donna haraway, ses fabulations sont les nôtres, nos pires craintes ou nos meilleures espérances ? a l'évidence, les cartes politiques pour l'invention de nouveaux espaces.
Cette anthologie propose les textes essentiels de donna haraway : cyborg manifeste, situated knowledge, teddy bear patriarchy, ecce homo, modest witness, race.
Tout ce que le XIXe siècle a produit est aux yeux de Walter Benjamin fantasmagorie. Que ce soient les passages qui émaillent le tissu urbain parisien, émanations de la construction en fer, ou les expositions universelles et leurs étalages de marchandises. L'illusionnisme de ce siècle a son champion en la personne du baron Haussmann, et son satiriste le plus zélé en celle de Grandville, transformant tout être humain en objet fantoche. Benjamin décrit comment ce siècle fut pétri de forces contraires, révolution contre conservatisme, bourgeoisie contre milieu ouvrier. La course à la nouveauté, propre de la modernité, se retrouve ritualisée dans la mode. Paris, ville-lumière dont Benjamin dénonce le ballet des illusions, entre oppression et promesse.
Dès ses débuts, le punk feint la bêtise et revendique un certain « analphabétisme culturel ». Pourtant, comme genre musical et comme subculture, le punk a déployé un ensemble de valeurs politiques, sociales et de positions théoriques permettant de s'orienter dans l'existence, au point de faire naître des ouvrages de « philosophie du punk ». S'il est possible de détailler, dans toutes ses nuances, les éléments de cette philosophie en retrouvant leurs racines théoriques souvent souterraines - du transcendantalisme au situationnisme -, cet ouvrage adopte une autre démarche : étendre le champ d'action du punk dans le domaine de la pensée. Sans chercher à convertir une subculture en système philosophique, cet ouvrage cherche à montrer ce que le punk éclaire comme corpus théorique, afin d'ouvrir la possibilité de relire l'histoire de la philosophie à la lumière du punk
Le flux des siècles a façonné Paris. Le Paris d'aujourd'hui, si familier, est l'héritier de plus de deux mille ans d'histoire. L'entrelacs des rues, la conformation des quartiers, la disposition des immeubles... ne sont pas donnés comme des évidences mais résultent d'une généalogie complexe. En se reconstruisant inlassablement sur elle-même, la ville a composé avec les fantômes de ses versions précédentes : telle rue suit la crête d'un rempart oublié, celle-ci est tracée sur l'allée d'un domaine seigneurial, celle-là contourne un bastion démoli... Par endroits, le parcellaire lui-même conserve la mémoire des anciens vignobles, des abbayes médiévales, des emprises industrielles du XIXe siècle...
L'Atlas de Paris, rassemblant des centaines de cartes, photographies, gravures et plans, éclaire le processus de formation d'un paysage urbain, met en évidence des relations insoupçonnées et invite à découvrir la capitale comme on ne l'avait jamais vue.
Regard neuf sur un monde neuf.
Ce chapitre gourmand de l'histoire des mentalités jette un regard friand sur les arts de la table et les nouvelles pratiques culinaires de l'Europe du XVIIIe siècle.
Piero Camporesi entraîne le lecteur dans une promenade à travers le paysage sensuel de la cuisine des lumières. L'exotisme et la légèreté succèdent à la barbarie des tablées graisseuses afin d'exalter la finesse des corps. Sous sa plume, la lumière douce des chandeliers anime le chatoiement des couleurs et le ballet des mets. Tel un voyageur gastronome, il présente à travers une myriade de textes inédits les tables modernes et leurs délicieux ordres géométriques. Le raffinement et la sensualité des sociétés galantes s'incarnent dans ce goût du chocolat, auquel on prête les vertus les plus fantaisistes.