Quarante années de théories féministes anglo-américaines en histoire de l'art, des écrits de Lucy Lippard aux problématiques spécifiques aux artistes afro-américaines, aux développements postféministes et aux questions queer, en passant par les approches marxistes de la production artistique.
Première traduction française de l'autobiographie-manifeste de Judy Chicago, artiste américaine iconique et pionnière du mouvement féministe en art aux États-Unis, parue en 1975.
Through the Flower a été mon premier livre (depuis, j'en ai publié neuf autres). J'ai été encouragée à l'écrire par l'auteure et diariste Anaïs Nin, qui a été mon mentor au début des années 1970. Lorsque j'ai écrit cette autobiographie, je l'ai pensée comme un genre de guide d'introduction pour les jeunes femmes artistes, susceptible de les aider dans leur développement. En retraçant mon propre combat, j'espérais leur épargner l'inexorable tourment de « réinventer l'eau chaude », car mes études sur l'histoire des femmes m'ont appris que c'est ce que font les femmes, toujours et encore, en particulier car nous n'avons pas accès aux expériences et aux avancées de nos prédécesseurs féminines - une conséquence du fait que nous continuons d'apprendre l'histoire de l'art et l'histoire tout court, sous un angle de vision masculin, intégrant trop peu les réussites de personnalités féminines.
Je dois reconnaître que lorsque je relis Through the Flower, je tressaille devant tant d'honnêteté sans fard ; mais en même temps, je suis heureuse que mon jeune « moi » ait eu le courage de parler avec une telle franchise de ma vie et de mon travail. Je doute être capable, aujourd'hui, de réanimer la candeur qui imprègne ce livre et reflète une confiance absolue dans l'accueil que le monde réserverait à des révélations si dénuées de conscience de soi. Et pourtant, c'est précisément cela qui donne son atmosphère particulière au livre, l'atmosphère des années 1970, où nous étions si nombreuses et nombreux à croire que nous pourrions changer le monde, dans le bon sens, un objectif qui a été - comme a dit l'une de mes amies - « violenté par la réalité ». Cependant, un espoir exagérément idéaliste d'améliorer le monde vaut mieux que l'acceptation cynique du statu quo. Au moins, avons-nous essayé - et je continue d'essayer. Peutêtre suis-je de toute façon trop vieille, désormais, pour changer.
Judy Chicago
La signification que les individus donnent aux choses repose nécessairement sur les transactions et les motivations humaines, et plus particulièrement sur la façon dont ces choses circulent et dont on en fait usage. Grâce aux essais de spécialistes en anthropologie sociale et d'historiens, ce livre construit un pont entre l'histoire sociale, l'anthropologie culturelle et l'économie et marque une étape majeure dans notre compréhension des fondements culturels de la vie économique et de la sociologie de la culture. Il trouvera un écho chez les anthropologues, les historiens des sociétés, les économistes, les archéologues et les historiens de l'art.
Les contributeurs de cet ouvrage examinent comment les choses sont vendues et échangées au sein de divers environnements culturels, passés et présents. En se concentrant sur des aspects de l'échange culturellement définis et des processus de circulation socialement régulés, les essais de ce livre visent à mettre au jour les façons dont les individus trouvent de la valeur dans les choses et dont ces dernières donnent de la valeur aux relations sociales. En envisageant les choses comme dotées d'une vie sociale, les auteurs nous livrent une nouvelle façon de comprendre comment la valeur est extériorisée et recherchée. Ils évoquent un grand éventail de biens - des tapis orientaux aux reliques sacrés - afin de démontrer que la logique sous-jacente à la vie économique quotidienne n'est pas si éloignée des principes de la circulation des objets exotiques et que la distinction entre les économies contemporaines et les économies plus distantes moins complexes est moins marquée qu'on ne le croit. Comme l'écrit Arjun Appadurai dans son introduction, derrière l'apparente infinité des besoins humains et la multiplicité des formes matérielles se cachent en réalité des mécanismes sociaux et politiques complexes, mais spécifiques, qui régulent les goûts, les échanges et le désir.