L'Atlas historique de la planète Terre et de son usage par les humains La Terre, planète modeste tournant autour d'une étoile, présente une particularité extraordinaire, unique en l'état de nos connaissances : elle abrite la vie. Parmi le foisonnement du vivant, les humains ont pu dominer les autres espèces et transformer la Terre au point de mettre en péril leur propre avenir.
Avec le concours des rédactions de L'Histoire et de Sciences et Avenir / La Recherche, Christian Grataloup a réuni plus de trente scientifiques (archéologues, astrophysiciens, biologistes, climatologues, historiens, planétologues...) afin de réaliser le premier atlas racontant à la fois l'histoire de notre planète Terre et celle de l'aventure humaine.
300 cartes et infographies à la pointe de la recherche et accessibles à tous.
Comment, face aux aléas politiques du xxe siècle, traversant deux guerres mondiales, une guerre civile et une guerre froide, au sein d'une Europe déchirée par les nationalismes et dans une France xénophobe qui l'accueille mal, Picasso impose-t-il au monde son oeuvre magistrale ?
Pourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il « signalé comme anarchiste » à la Préfecture de police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres oeuvres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période qui dure près de dix ans ? D'où vient l'absence presque totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays jusqu'en 1947 ? Comment expliquer, enfin, que Picasso ne soit jamais devenu citoyen français ? Si l'oeuvre de l'artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso « étranger » en France a paradoxalement été négligée. C'est cet angle inédit qui constitue l'objet de ce livre.
Pour l'éclairer, il faut exhumer des strates de documents ensevelis, retrouver des fonds d'archives inexploités, en rouvrir, un à un, tous les cartons, déplier chacune des enveloppes, déchiffrer les différentes écritures manuscrites. Alors tout s'organise autrement et le statut de l'artiste se révèle beaucoup plus complexe qu'on ne l'imaginait.
Un étranger nommé Picasso nous entraîne dans une enquête stupéfiante sur les pas de l'artiste surdoué, naviguant en grand stratège dans une France travaillée par ses propres tensions. On le voit imposer au monde son oeuvre magistrale, construire ses propres réseaux et devenir un puissant vecteur de modernisation du pays. Un modèle à contempler et peut-être à suivre.
Bruno Latour a souhaité revisiter ses cinquante années de recherches au cours d'un entretien en deux parties avec le grand reporter Nicolas Truong. C'est pour le philosophe l'occasion de reprendre et poursuivre les éléments les plus importants de sa pensée sur notre nouvelle condition terrestre. Il déploie ses réflexions à partir de cette conviction : si l'homme tient à sa survie en tant qu'espèce, il lui faut apprendre à s'émanciper des grands paradigmes qui le guident depuis les Lumières. Un plaidoyer pour la philosophie envisagée comme une tentative magnifique et impossible d'embrasser la totalité.
Une coédition avec Arte éditions.
Parmi les livres les plus appréciés et les plus lus de bell hooks, À propos d'amour est un texte singulier. Avec sa perspicacité habituelle et ses talents de vulgarisatrice, l'autrice afroféministe s'y attaque à une thématique rarement abordée de front en théorie politique. Définissant l'amour comme un acte et non comme un sentiment, bell hooks démonte tous les obstacles que la culture patriarcale oppose à des relations d'amour saines, et envisage un art d'aimer qui ne se résume pas au frisson de l'attraction ou à la simple tendresse. Recourant à la philosophie morale comme à la psychologie, elle s'en prend au cynisme narquois qui entoure les discussions au sujet de l'amour, et s'attache à redonner toute sa noblesse à la possibilité de l'amour, dans une perspective féministe.
En 1978, Monique Wittig clôt sa conférence sur « La Pensée straight » par ces mots : « Les lesbiennes ne sont pas des femmes. » L'onde de choc provoquée par cet énoncé n'en finit pas de se faire ressentir, aujourd'hui encore, dans la théorie féministe et au-delà. En analysant l'aspect fondateur de la « naturalité » supposée de l'hétérosexualité au sein de nos structures de pensées, que ce soit par exemple dans l'anthropologie structurale ou la psychanalyse, Monique Wittig met au jour le fait que l'hétérosexualité n'est ni naturelle, ni un donné : l'hétérosexualité est un régime politique. Il importe donc, pour instaurer la lutte des « classes », de dépasser les catégories « hommes »/ « femmes », catégories normatives et aliénantes. Dans ces conditions, le fait d'être lesbienne, c'est-à-dire hors-la-loi de la structure hétérosexuelle, aussi bien sociale que conceptuelle, est comme une brèche, une fissure permettant enfin de penser ce qui est « toujours déjà là ».
Le sexe désigne communément le sexe biologique qui nous est assigné à la naissance (mâle ou femelle), le rôle ou le comportement sexuels qui sont censés lui correspondre (le genre) et, enfin, la sexualité. Les théories féministes s'attachent à la problématisation de ces trois acceptions mêlées du sexe. Elles travaillent à la fois sur les distinctions historiquement établies entre le sexe, le genre et la sexualité, sur leurs constructions et leurs relations. S'agit-il d'une relation de causalité : le sexe biologique détermine-t-il le genre et la sexualité ? D'une relation de simultanéité non contraignante entre le sexe biologique, d'une part, et l'identité sexuelle (de genre et de sexualité), d'autre part ? S'agit-il d'une relation de normalisation ? L'hétérosexualité reproductrice est-elle la norme légale, sociale, mais aussi médicale, à l'aune de laquelle les catégories de sexe comme de genre peuvent être déconstruites, voire contestées et bouleversées ?
Le présent volume porte sur les théories féministes de ces cinquante dernières années, dont la richesse et l'engagement font l'un des champs les plus novateurs de la recherche actuelle : le féminisme marxiste, l'épistémologie ou l'éthique féministes, l'histoire et la philosophie féministes des sciences, le black feminism, le féminisme « post-moderne » et la théorie queer. L'ensemble de ces pensées constitue aujourd'hui un véritable champ de la philosophie contemporaine, dont on trouvera ici une introduction et une problématisation particulièrement éclairantes.
Face aux désastres entraînés par l'anthropocène et le capitalocène, il y a urgence à penser et agir différemment. C'est ce qu'Haraway propose de faire dans Vivre avec le trouble, en racontant d'autres histoires, en renouvelant notre rapport au temps et aux autres espèces.
Prenant ses distances avec toute forme de futurisme (du salut technologique aux discours apocalyptiques) elle explore ces temps troublants et troublés que nous vivons afin d'y déceler les possibles qu'ils recèlent. Épaissir le présent, favoriser l'épanouissement multispécifique, générer des alliances improbables et des « parentèles dépareillées » pour ne pas céder à l'effroi ou l'indifférence, voilà ce à quoi nous invite ce livre.
Pendant des décennies, les nations africaines ont lutté pour la restitution d'innombrables oeuvres d'art volées pendant l'ère coloniale afin d'être exposées dans des musées occidentaux. Bénédicte Savoy met en lumière cette histoire largement méconnue. Elle s'appuie sur de nombreuses sources inédites pour révéler que les racines de cette lutte remontent bien plus loin que ne l'indiquent les débats récents, et que ces efforts ont été menés par une multitude de militants et dirigeants des nations nouvellement indépendantes.
Peu après 1960, lorsque dix-huit anciennes colonies d'Afrique ont accédé à l'indépendance, un mouvement en faveur du rapatriement des oeuvres a été lancé par les élites intellectuelles et politiques africaines. L'autrice retrace ces combats et examine aussi comment les musées européens ont tenté de dissimuler des informations sur leurs collections.
En expliquant pourquoi la restitution est essentielle à toute relation future entre les pays africains et l'Occident, ce livre pose les éléments du débat autour de ces questions cruciales pour le présent et l'avenir.
Elles sont parmi les habitants les plus nombreux de notre planète et pourtant la philosophie les a négligées, voire haïes : les plantes ont depuis toujours été la cible d'un snobisme métaphysique. Malgré le développement de l'écologie, la démultiplication des débats sur la nature ou sur les questions animales, les plantes - leur forme de vie, leur nature - restent une énigme pour la philosophie. En mêlant exemples tirés de la philosophie, des sciences naturelles et de l'art, ce livre s'efforce de pénétrer le mystère de ces êtres singuliers.
" la fin du XXe siècle, notre époque, ce temps mythique, est arrivé et nous ne sommes que chimères, hybrides de machines et d'organismes théorisés puis fabriqués ; en bref, des cyborgs.
Le cyborg est notre ontologie ; il définit notre politique. le cyborg est une image condensée de l'imagination et de la réalité matérielle réunies, et cette union structure toute possibilité de transformation historique. dans la tradition occidentale des sciences et de la politique, tradition de domination masculine, raciste et capitaliste, tradition de progrès, tradition de l'appropriation de la nature comme ressource pour les productions de la culture, tradition de la reproduction de soi par le regard des autres, la relation entre organisme et machine fut une guerre de frontières.
" ainsi parle donna haraway, professeure au department of history of consciousness, à l'université de californie à santa cruz. elle est l'une des personnalités qui ont façonné le champ de la théorie féministe et des science studies. ses textes traduits en plus de 16 langues en font une auteure incontournable de la scène intellectuelle internationale, penseuse de la postmodernité et des technosciences.
La plus grande partie de son oeuvre est encore inédite en français. bienvenue dans le monde étrange de donna haraway peuplé de cyborgs, hybrides, femalemen, oncomice, coyotes et autres monstres. il s'y déjoue les dichotomies anciennes : féminin / masculin ; nature / culture ; vivant / artefact. bienvenue dans le monde de donna haraway, ses fabulations sont les nôtres, nos pires craintes ou nos meilleures espérances ? a l'évidence, les cartes politiques pour l'invention de nouveaux espaces.
Cette anthologie propose les textes essentiels de donna haraway : cyborg manifeste, situated knowledge, teddy bear patriarchy, ecce homo, modest witness, race.
Ellen Willis, militante féministe au sein du groupe New York Radical Women, a marqué l'histoire américaine de la révolution sexuelle et de la critique contre-culturelle. Sa maitrise remarquable de la forme de l'essai, son point de vue à la fois radical et subtil nous paraissent incontournables, et précieux à partager dans le cadre des luttes actuelles sur la maternité, la prostitution, le travail, le sens du militantisme, les liens entre valeurs politiques et liberté d'expression, ou entre politique nationale et politique des corps.
La prose d'Ellen Willis témoigne d'une nécessité d'expression et d'un style qui mêle intime et politique, innervée par son goût du rock et du punk, et ses expériences militantes collectives.
Dès ses débuts, le punk feint la bêtise et revendique un certain « analphabétisme culturel ». Pourtant, comme genre musical et comme subculture, le punk a déployé un ensemble de valeurs politiques, sociales et de positions théoriques permettant de s'orienter dans l'existence, au point de faire naître des ouvrages de « philosophie du punk ». S'il est possible de détailler, dans toutes ses nuances, les éléments de cette philosophie en retrouvant leurs racines théoriques souvent souterraines - du transcendantalisme au situationnisme -, cet ouvrage adopte une autre démarche : étendre le champ d'action du punk dans le domaine de la pensée. Sans chercher à convertir une subculture en système philosophique, cet ouvrage cherche à montrer ce que le punk éclaire comme corpus théorique, afin d'ouvrir la possibilité de relire l'histoire de la philosophie à la lumière du punk
Le flux des siècles a façonné Paris. Le Paris d'aujourd'hui, si familier, est l'héritier de plus de deux mille ans d'histoire. L'entrelacs des rues, la conformation des quartiers, la disposition des immeubles... ne sont pas donnés comme des évidences mais résultent d'une généalogie complexe. En se reconstruisant inlassablement sur elle-même, la ville a composé avec les fantômes de ses versions précédentes : telle rue suit la crête d'un rempart oublié, celle-ci est tracée sur l'allée d'un domaine seigneurial, celle-là contourne un bastion démoli... Par endroits, le parcellaire lui-même conserve la mémoire des anciens vignobles, des abbayes médiévales, des emprises industrielles du XIXe siècle...
L'Atlas de Paris, rassemblant des centaines de cartes, photographies, gravures et plans, éclaire le processus de formation d'un paysage urbain, met en évidence des relations insoupçonnées et invite à découvrir la capitale comme on ne l'avait jamais vue.
Après le succès du Réalisme capitaliste, la traduction de Ghosts of My Life va définitivement imposer Mark Fisher (alias k-punk, 1968-2017) comme un auteur incontournable dans le domaine de la critique sociale et culturelle. En effet, à partir de l'évocation de figures musicales - Joy Division, Burial, etc. - littéraires - David Peace, John Le Carré, Sebald - ou cinématographiques - Christopher Nolan notamment -, Fisher explore différentes visions de futurs perdus et leur présence spectrale (Derrida) au sein de la culture contemporaine. Une manière de relier critique sociale, évocation de la pop culture mais aussi expérience intime.
Analysant la musique, la littérature, et la peinture Afrofuturiste (Sun Ra, P-Funk, Wangechi Mutu), la confrontant aux enjeux contemporains de l'écologie et de la racialisation, ce livre montre comment l'Afrofuturisme peut nous soigner du triple rejet constitutif de l'Anthropocène. Premièrement, le rejet des non-humains, au profit d'un fétichisme de l'Humain qui sous-tend la Sixième extinction de masse des espèces. Deuxièmement, le rejet du cosmos, qui réduit la Terre à un espace confiné, détaché de l'univers. Troisièmement, le rejet de la personne Noire, car l'Anthropocène est un projet qui s'est fondé dans l'esclavage et la colonisation. Ce que nous propose l'Afrofuturisme est une nouvelle image du cosmos, où la Terre serait reliée à la puissance du soleil comme à l'obscurité insondable de l'univers. Si nous voulons éviter l'effondrement écologique auquel l'économie racialisée nous destine, il nous faut une nouvelle révolution copernicienne.
La tension est montée avec l'incident « Scott-Ashlock ». John Scott était un ouvrier noir de petite taille. Son chef d'équipe, Irwin Ashlock, un grand gars baraqué du Mississippi. Au cours d'une dispute, Ashlock a ramassé un engrenage à pignons et a menacé Scott de lui faire sauter la cervelle avec. Scott s'est plaint au délégué, et le syndicat a fait remonter l'information à la direction, qui a déclaré qu'Ashlock avait le droit de se défendre, et que, plutôt que de le sanctionner, elle allait virer Scott. Ça a déclenché une grève sauvage et la fermeture de l'usine pendant toute une semaine. C'était une sacrée réussite, cette grève. On retrouvait l'unité d'autrefois - jeunes et vieux, noirs et blancs, hommes et femmes. Tout le monde était impliqué. Comme l'entreprise avait besoin de nos boîtes de vitesses, elle a cédé.
Classique de l'histoire sociale et politique américaine, Detroit : pas d'accord pour crever revient sur les luttes que mena dans les années 1970, au sein des usines automobiles de « Murder City », la Ligue des travailleurs noirs révolutionnaires.
Accordant une place de premier plan aux témoignages des acteurs de ce mouvement, il met crûment en lumière la réalité des conditions de travail à la chaîne, la corruption des appareils syndicaux, le racisme quotidien de la société américaine, mais aussi le développement à la base de luttes pour la justice sociale.
Si Detroit incarne aujourd'hui la faillite absolue du capitalisme industriel et l'abandon de toute une population par les élites politiques et économiques, les auteurs de ce livres invitent à considérer son histoire comme un modèle réduit de ce qui menace l'ensemble de la société américaine, voire des pays industrialisés - mais aussi un lieu où pourrait s'expérimenter une société plus juste et solidaire.
Spécialiste des politiques urbaines, Marvin Surkin a fait partie de la Ligue des travailleurs noirs révolutionnaires. Dan Georgakas est écrivain, historien et militant, spécialiste de l'histoire orale et du mouvement ouvrier américains.
Quarante années de théories féministes anglo-américaines en histoire de l'art, des écrits de Lucy Lippard aux problématiques spécifiques aux artistes afro-américaines, aux développements postféministes et aux questions queer, en passant par les approches marxistes de la production artistique.
Première traduction française de l'autobiographie-manifeste de Judy Chicago, artiste américaine iconique et pionnière du mouvement féministe en art aux États-Unis, parue en 1975.
Through the Flower a été mon premier livre (depuis, j'en ai publié neuf autres). J'ai été encouragée à l'écrire par l'auteure et diariste Anaïs Nin, qui a été mon mentor au début des années 1970. Lorsque j'ai écrit cette autobiographie, je l'ai pensée comme un genre de guide d'introduction pour les jeunes femmes artistes, susceptible de les aider dans leur développement. En retraçant mon propre combat, j'espérais leur épargner l'inexorable tourment de « réinventer l'eau chaude », car mes études sur l'histoire des femmes m'ont appris que c'est ce que font les femmes, toujours et encore, en particulier car nous n'avons pas accès aux expériences et aux avancées de nos prédécesseurs féminines - une conséquence du fait que nous continuons d'apprendre l'histoire de l'art et l'histoire tout court, sous un angle de vision masculin, intégrant trop peu les réussites de personnalités féminines.
Je dois reconnaître que lorsque je relis Through the Flower, je tressaille devant tant d'honnêteté sans fard ; mais en même temps, je suis heureuse que mon jeune « moi » ait eu le courage de parler avec une telle franchise de ma vie et de mon travail. Je doute être capable, aujourd'hui, de réanimer la candeur qui imprègne ce livre et reflète une confiance absolue dans l'accueil que le monde réserverait à des révélations si dénuées de conscience de soi. Et pourtant, c'est précisément cela qui donne son atmosphère particulière au livre, l'atmosphère des années 1970, où nous étions si nombreuses et nombreux à croire que nous pourrions changer le monde, dans le bon sens, un objectif qui a été - comme a dit l'une de mes amies - « violenté par la réalité ». Cependant, un espoir exagérément idéaliste d'améliorer le monde vaut mieux que l'acceptation cynique du statu quo. Au moins, avons-nous essayé - et je continue d'essayer. Peutêtre suis-je de toute façon trop vieille, désormais, pour changer.
Judy Chicago
La signification que les individus donnent aux choses repose nécessairement sur les transactions et les motivations humaines, et plus particulièrement sur la façon dont ces choses circulent et dont on en fait usage. Grâce aux essais de spécialistes en anthropologie sociale et d'historiens, ce livre construit un pont entre l'histoire sociale, l'anthropologie culturelle et l'économie et marque une étape majeure dans notre compréhension des fondements culturels de la vie économique et de la sociologie de la culture. Il trouvera un écho chez les anthropologues, les historiens des sociétés, les économistes, les archéologues et les historiens de l'art.
Les contributeurs de cet ouvrage examinent comment les choses sont vendues et échangées au sein de divers environnements culturels, passés et présents. En se concentrant sur des aspects de l'échange culturellement définis et des processus de circulation socialement régulés, les essais de ce livre visent à mettre au jour les façons dont les individus trouvent de la valeur dans les choses et dont ces dernières donnent de la valeur aux relations sociales. En envisageant les choses comme dotées d'une vie sociale, les auteurs nous livrent une nouvelle façon de comprendre comment la valeur est extériorisée et recherchée. Ils évoquent un grand éventail de biens - des tapis orientaux aux reliques sacrés - afin de démontrer que la logique sous-jacente à la vie économique quotidienne n'est pas si éloignée des principes de la circulation des objets exotiques et que la distinction entre les économies contemporaines et les économies plus distantes moins complexes est moins marquée qu'on ne le croit. Comme l'écrit Arjun Appadurai dans son introduction, derrière l'apparente infinité des besoins humains et la multiplicité des formes matérielles se cachent en réalité des mécanismes sociaux et politiques complexes, mais spécifiques, qui régulent les goûts, les échanges et le désir.