Consciente de la position cruciale d'Alice B. Toklas à ses côtés et réticente à l'idée d'écrire son autobiographie, Gertrude Stein recourt à un astucieux retournement littéraire pour rendre compte des années capitales de sa vie parisienne, depuis son arrivée en 1903 jusqu'à l'après Première Guerre mondiale : adopter le point de vue de sa fidèle compagne, qui la connaissait mieux que quiconque, pour faire son propre portrait. Se dévoile ainsi, à travers de vifs et volubiles échanges, la personnalité de celle qui est indéniablement devenue une patronne des arts, adepte du Salon des indépendants, contribuant à faire découvrir nombre d'artistes avant-gardistes, notamment cubistes, qu'elle a imposés sur la scène artistique internationale.
Ce dernier recueil inédit en français de Dorothy Allison nous permet de replonger avec délectation dans son style incandescent et empli de douceur, et dans cette manière si singulière et touchante de nommer les choses et de raconter des histoires « trash ». Ces récits, écrits pour la plupart dans les années 1980, ont été rassemblés par l'autrice elle-même. On y trouve en germe toutes les thématiques que la romancière lesbienne et issue du prolétariat white trash du Sud des États-Unis a traitées dans son oeuvre : la misère sociale, les relations avec les femmes de sa famille, la violence de son beau-père, la sexualité, le rapport à la nourriture, la maladie de sa mère... Des histoires tour à tour jubilatoires et bouleversantes qui nous touchent en plein coeur.