Dans cette série de cours donnés avant sa disparition, Mark Fisher, théoricien critique britannique, auteur du Réalisme capitaliste et de Spectres de ma vie, commence par une question pour nous fondamentale : Voulons-nous vraiment ce que nous prétendons vouloir ?. Discutant avec ses élèves certaines des idées-phares de la pensée critique, il explore la relation entre le désir et le capitalisme, et se demande quelles puissances d'imagination et de relation restent à libérer à une époque où elles sont sans cesse re-programmées et canalisées par le développement personnel, la publicité et les industries technologiques. De l'émergence et de l'échec de la contre-culture dans les années 1970 à l'accélérationisme contemporain, en passant par les groupes d'auto-conscience féministe, ce livre met en perspective l'évolution d'un flux de positions, de programmes et d'actions pour mieux défendre la nécessité d'une transformation radicale de la société et de la culture.
Consommer plus pour travailler plus : c'est ce que, en 1932, préconise Bernard London face à l'inaction du Président Hoover (1929-1933) et à la veille des grands chantiers du Président Roosevelt (1932-1945). Pour le courtier new-yorkais en immobilier, il suffit de proposer une sorte de " prime à la casse ", pénalisant la détention de tout objet ayant dépassé sa date fiscale de péremption. Ainsi, tant par le management que par la planification, l'économie américaine retrouvera l'" équilibre entre production et consommation ". Précisons que vingt ans plus tard, le baby boom, la publicité, le marketing et le crédit élèveraient l'achat au rang d'un art purement consumériste et la production à celui d'une obsolescence véritablement programmée...
Postface inédite de Serge Latouche, économiste et objecteur de croissance.