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Littérature
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Comme un écrivain qui pense que « toute audace véritable vient de l'intérieur », Leïla Slimani préfère la solitude à la distraction. Pourquoi alors accepter cette proposition d'une nuit blanche à la Pointe de la Douane, à Venise, dans les collections d'art de la Fondation Pinault, qui ne lui parlent guère ? Autour de cette « impossibilité » d'un livre, avec un art subtil de digresser dans la nuit vénitienne, Leïla Slimani nous parle d'elle, de l'enfermement, du mouvement, du voyage, de l'intimité, de l'identité, de l'entre-deux, entre Orient et Occident, où elle navigue et chaloupe, comme Venise à la Pointe de la Douane.
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Le 16 juin 1904, à Dublin. À partir des déambulations, élucubrations, rencontres et solitudes de trois personnages, Leopold Bloom, Stephen Dedalus et Molly Bloom, Joyce récrit l'Odyssée d'Homère. L'architecture d'Ulysse est un incroyable tissage de correspondances : le roman foisonne d'échos internes, de réminiscences, de choses vues et entendues, digérées et métamorphosées. En même temps que Proust, Joyce écrit le grand roman de la mémoire et de l'identité instable. Dans ce livre qui tient de l'encyclopédie et de la comédie humaine, l'auteur convoque tous les styles, tous les tons - y compris comique -, du monologue intérieur au dialogue théâtral. La lecture d'Ulysse est de ces expériences déterminantes qui changent notre perception du roman comme notre vision du monde.
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Bravant les conventions avec une irritation voilée d'ironie, Virginia Woolf rappelle dans ce délicieux pamphlet comment, jusqu'à une époque toute récente, les femmes étaient savamment placées sous la dépendance spirituelle et économique des hommes et, nécessairement, réduites au silence. Il manquait à celles qui étaient douées pour affirmer leur génie de quoi vivre, du temps et une chambre à soi.
Pourquoi un sexe est-il si prospère et l'autre si pauvre ? Quel est l'effet de la pauvreté sur le roman ? Virginia Woolf Traduit de l'anglais par Clara Malraux -
«C'était un chien gris avec une verrue comme un grain de beauté sur le côté droit du museau et du poil roussi autour de la truffe qui le faisait ressembler au fumeur invétéré sur l'enseigne du Chien-qui-fume, un bar-tabac à Nice, non loin du lycée de mon enfance.Il m'observait, la tête légèrement penchée de côté, d'un regard intense et fixe, ce regard des chiens de fourrière qui vous guettent au passage avec un espoir angoissé et insupportable.Il entra dans mon existence le 17 février 1968 à Beverly Hills, où je venais de rejoindre ma femme Jean Seberg, pendant le tournage d'un film.»
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Le Horla raconte la lente désagrégation d'un esprit, de la dépression à la folie - des maux que connaissait bien Maupassant. Le héros se sent peu à peu envahi par un autre, qui agit à travers lui : le Horla, puissance invisible, inconsciente, qui le manipule. S'installent alors l'incompréhension, la peur, l'angoisse. Jusqu'à l'irréparable. Prenant la forme du journal intime, la nouvelle illustre ce que Freud nommera l'inquiétante étrangeté, cette intrusion progressive du malaise dans le quotidien. Modèle de nouvelle fantastique, Le Horla est aussi une description clinique du dédoublement de personnalité qui menace toute conscience.
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«La saison, c'est le temps des émotions.» Nagori, littéralement «reste des vagues», signifie en japonais la nostalgie de la séparation. Dans ce court texte, Ryoko Sekiguchi évoque l'attachement aux saisons qui imprègne la langue et les haïkus dans la culture japonaise. À travers la nourriture, l'écrivaine nous livre l'arrière-goût, les textures et les émotions d'une saison qui vient de nous quitter.
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Nouvelle édition en 2018
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L'archipel français ; naissance d'une nation multiple et divisée
Jérôme Fourquet
- Points
- Points Essais
- 8 Octobre 2020
- 9782757886359
En quelques décennies, tout a changé. La France, à l'heure des gilets jaunes, n'a plus rien à voir avec cette nation une et indivisible structurée par un référentiel culturel commun. Or la dynamique de cette métamorphose révèle un archipel d'îles s'ignorant les unes les autres.
Le socle de la France d'autrefois, sa matrice catho-républicaine, s'est complètement disloqué. Jérôme Fourquet envisage d'abord les conséquences anthropologiques et culturelles de cette érosion. Mais, plus encore, ces mutations profondes de la nouvelle France induisent un effet d'« archipelisation » de la société tout entière : sécession des élites, autonomisation des catégories populaires, formation d'un réduit catholique, instauration d'une société multiculturelle de fait, dislocation des références culturelles communes.
Dans ce contexte de fragmentation sans précédent, on comprend mieux la crise que traverse notre système politique, où l'agrégation des intérêts particuliers au sein de coalitions larges est tout simplement devenue impossible.
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"Car un laque décoré à la poudre d'or n'est pas fait pour être embrassé d'un seul coup d'oeil dans un endroit illuminé, mais pour être deviné dans un lieu obscur, dans une lueur diffuse qui, par instants, en révèle l'un ou l'autre détail, de telle sorte que, la majeure partie de son décor somptueux constamment caché dans l'ombre, il suscite des résonances inexprimables.
De plus, la brillance de sa surface étincelante reflète, quand il est placé dans un lieu obscur, l'agitation de la flamme du luminaire, décelant ainsi le moindre courant d'air qui traverse de temps à autre la pièce la plus calme, et discrètement incite l'homme à la rêverie. N'étaient les objets de laque dans l'espace ombreux, ce monde de rêve à l'incertaine clarté que sécrètent chandelles ou lampes à huile, ce battement du pouls de la nuit que sont les clignotements de la flamme, perdraient à coup sûr une bonne part de leur fascination.
Ainsi que de minces filets d'eau courant sur les nattes pour se rassembler en nappes stagnantes, les rayons de lumière sont captés, l'un ici, l'autre là, puis se propagent ténus, incertains et scintillants, tissant sur la trame de la nuit comme un damas fait de ces dessins à la poudre d'or." Publié pour la première fois en 1978 dans l'admirable traduction de René Sieffert, ce livre culte est une réflexion sur la conception japonaise du beau.
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Le spleen de Paris ; petits poèmes en prose
Charles Baudelaire
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 26 Janvier 2006
- 9782070319596
«Autant que le permettent les lois de la création littéraire, les Petits Poèmes en prose marquent un commencement absolu. Ils soutiennent tout un système généalogique dont on dessine les branches maîtresses quand on cite le premier livre des Divagations, les Illuminations et les Moralités légendaires : le foisonnement ultérieur est infini. Il semble que Baudelaire ait eu lui-même conscience d'avoir ouvert par cette extrême expérience une route que l'on dût, après lui, nécessairement emprunter. Du moins, entendait-il qu'on lui rapportât le mérite de l'avoir frayée. Il mandait à Arsène Houssaye, dans un billet de 1861 : "Je me pique qu'il y a là quelque chose de nouveau, comme sensation ou comme expression" - et dans sa dédicace au même, il se défendait, tout en jouant le dépit, d'avoir simplement imité la technique d'Aloysius Bertrand. Enfin, dans sa Correspondance, il mettait l'accent sur le caractère de "singularité" radicale, pour ne pas dire : "répulsive", des "bagatelles laborieuses", dont il sentait qu'en matière de poésie elles constitueraient son dernier mot.» Georges Blin.
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Que fait-on quand on regarde une peinture? À quoi pense-t-on? Qu'imagine-t-on? Comment dire, comment se dire à soi-même ce que l'on voit ou devine? Et comment l'historien d'art peut-il interpréter sérieusement ce qu'il voit un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout?En six courtes fictions narratives qui se présentent comme autant d'enquêtes sur des évidences du visible, de Velazquez à Titien, de Bruegel à Tintoret, Daniel Arasse propose des aventures du regard. Un seul point commun entre les tableaux envisagés:la peinture y révèle sa puissance en nous éblouissant, en démontrant que nous ne voyons rien de ce qu'elle nous montre. On n'y voit rien! Mais ce rien, ce n'est pas rien.Écrit par un des historiens d'art les plus brillants d'aujourd'hui, ce livre adopte un ton vif, libre et drôle pour aborder le savoir sans fin que la peinture nous délivre à travers les siècles.
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D'une fête à l'autre, en équilibre sur une ligne de coke, Clay et ses amis errent dans Los Angeles, suspendus au-dessus de l'abîme. Mais dans ce monde factice où règne l'alcool, le sexe et l'argent, difficile de se sentir en vie et de trouver un sens. Le premier roman vertigineux de Bret Easton Ellis dresse l'état des lieux glacial d'une jeunesse en perdition.
C'est l'écrivain américain le plus doué de sa génération.
Alexandre Fillion, Madame Figaro Traduit de l'américain par Brice Matthieussent -
«Je me rendais bien compte que, cet été, quelque chose en moi ne tournait pas rond.»Lauréate d'un concours de poésie, Esther Greenwood découvre New York l'été de ses dix-neuf ans. Étourdie par les cocktails, la mode, les flirts et les amitiés fugaces, elle découvre la vie mondaine. Censée s'amuser comme jamais, elle s'ennuie et se trouve progressivement assaillie par des pensées morbides. De retour chez elle, tiraillée entre ses aspirations littéraires et son avenir tout tracé de femme au foyer, elle sombre dans une brutale dépression et se fait interner.D'inspiration autobiographique, ce roman offre un regard intime et déchirant sur la condition féminine, la solitude et la maladie mentale. Célébré pour son humour noir et son portrait acéré de la société patriarcale des années 1950, ce roman est un modèle du genre, unanimement salué par les autrices contemporaines.
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Mon Opoponax, c'est peut-être, c'est même à peu près sûrement le premier livre moderne qui ait été fait sur l'enfance. Mon Opoponax, c'est l'exécution capitale de quatre-vingt-dix pour cent des livres qui ont été faits sur l'enfance. C'est la fin d'une certaine littérature et j'en remercie le ciel.
C'est un livre à la fois admirable et très important parce qu'il est régi par une règle de fer, jamais enfreinte ou presque jamais, celle de n'utiliser qu'un matériau descriptif pur, et qu'un outil, le langage objectif pur. Ce dernier prend ici tout son sens. Il est celui-là même - mais porté au plain-chant par l'auteur - dont l'enfance se sert pour déblayer et dénombrer son univers. Ce qui revient à dire que mon Opoponax est un chef d'oeuvre d'écriture parce qu'il est écrit dans la langue exacte de l'Opoponax.
Mais il ne faut pas s'effrayer : les adultes même s'ils l'ignorent connaissent le langage opoponax.
Il leur suffira de lire le livre de Monique`Wittig pour qu'ils s'en souviennent. À moins, mais cela peut arriver, d'avoir des yeux très fatigués par une littérature très fausse ou d'ignorer même si on fait carrière dans la littérature.
De quoi s'agit-il dans le livre ? D'enfants. De dix, cent petites filles et petits garçons qui portent les noms qu'on leur a donnés mais qui pourraient aussi bien les échanger contre des sous neufs.
Il s'agit de mille petites filles ensemble, d'une marée de petites filles qui vous arrive dessus et qui vous submerge. Il s'agit bien de cela en effet, d'un élément fluide et vaste, marin. Toute une moisson, une marée d'enfants portés par une seule vague : car tout d'abord, quand le livre débute, ils sont très très jeunes, ils sont dans le fond d'un âge sans fin. On a dans les trois ans, je dirais, de Véronique Legrand ?
Nous avons tous écrit ce livre, vous aussi bien que moi. Une seule d'entre nous a découvert cet Opoponax que nous avons tous écrit, que nous le voulions ou non. C'est une fois le livre fermé que s'opère la séparation... Un chef-d'oeuvre.
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Le Mont analogue, l'oeuvre maîtresse de René Daumal, ne sera découverte qu'après sa mort.
Dans ce récit, le poète du Grand Jeu embarque le lecteur dans un voyage initiatique vers le Mont Analogue, mystérieux et invisible sommet, objet de tous les fantasmes. Pierre Sogol, curieux monsieur, convainc le narrateur de l'accompagner dans une quête qui les conduira à traverser le Pacifique, avant d'accoster à l'énigmatique Port-des-Singes. Ils entreprendront de gravir le Mont, sans atteindre le sommet : Daumal mourra avant d'avoir terminé son récit.
Mythique, inaccessible, le Mont Analogue demeurera un mystère pour l'auteur et ses lecteurs. Horizon lointain et pénétrant, le Mont, par sa puissance allégorique, fascinera plusieurs générations d'artistes et inspirera à Jodorowski sa Montagne sacrée.
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Les garçons sauvages
William Seward Burroughs
- Christian bourgois
- Titres
- 3 Novembre 2022
- 9782267046755
Un roman d'anticipation selon Burroughs...
Une bande de garçons adolescents, homosexuels et drogués, sèment le chaos et la destruction partout où ils passent, menaçant de faire sombrer le monde civilisé. Il se pourrait bien que ce futur ressemble étrangement, terriblement, à nos temps présents - même distordu par les images et le style hallucinés de Burroughs, qui entraîne son lecteur jusqu'aux tréfonds les plus insoutenables de la violence, du sadisme et de la pornographie.
Avec une radicalité qui, paradoxalement, finit par confiner à une certaine poésie non dénuée d'humour, William Burroughs nous convie à une vision cauchemardesque de l'avenir et un grand choc littéraire. -
Tentative d'épuisement d'un lieu parisien
Georges Perec
- Christian bourgois
- 11 Juin 2020
- 9782267032130
« Ce qui se passe quand il ne se passe rien, sinon du temps, des gens, des voitures et des nuages. » La place Saint-Sulpice à Paris. La place Saint-Sulpice vue par les yeux de Georges Perec. Les 18, 19 et 20 octobre 1974, à différents moments de la journée. La place Saint-Sulpice vue successivement du Tabac Saint-Sulpice, du Café de la Mairie, du Café de la Fontaine Saint-Sulpice, ou « sur un banc en plein soleil, au milieu des pigeons, regardant dans la direction de la fontaine ». Des listes. Les petits faits insignifiants de la vie quotidienne. Rien, ou presque rien. Et pourtant si : un regard, une perception humaine, unique, vibrante, impressionniste, variable, comme celle de Monet devant la cathédrale de Rouen. Les mille petits détails inaperçus qui font la vie d'une grande cité - d'un petit coin dans une grande cité. Les mille variations imperceptibles du temps, de la lumière, du décor, du vivant. Autobus, chiens, passants, touristes.
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Nouvelle édition en 2002
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Figure majeure du féminisme des années 1970, icône de l'écriture et de la pensée lesbiennes, Monique Wittig reste une énigme. Tenant à la fois de l'enquête, du récit et de l'étude, ce « brouillon pour une biographie » cherche à percer son mystère et à écrire sa « vie éternelle » - sa vie vécue et celle qu'elle continue d'avoir après sa mort. Nous n'en avons pas fini avec Wittig, cela ne fait que (re)commencer.
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Dans Le style Camp, Sontag tente de définir l'indéfinissable.
Le Camp, c'est une façon de voir le monde autant qu'une manière d'être. Cet art de valoriser l'artifice pourrait avoir pris corps selon Sontag pour la première fois dans Les Fourberies de Scapin, de Molière, en 1671, et autour de la figure de Louis XIV. La beauté androgyne de Greta Garbo, le film King Kong de 1933, ou encore Mozart, incarnent tous la sensibilité Camp - un mélange d'extravagance, de ludisme et de sérieux. Le Camp, en tant que subversion des normes sexuelles, est aussi une forme d'expression et un regard propre aux communautés queer.
Dans Culture et sensibilité d'aujourd'hui, Susan Sontag va plus loin encore. En théorisant notre « nouvelle sensibilité », elle suggère qu'il n'est plus possible de différencier l'art noble et l'art populaire et redéfinit la nouvelle fonction de l'art depuis la révolution industrielle. Emblématique d'une époque et de ses mouvances contestataires, ce second essai est une véritable déclaration d'indépendance par rapport à la critique traditionnelle : c'est l'un des textes critiques les plus lus et les plus influents des années 1960.
Publié à l'origine en 1964 et inclus dans son premier recueil d'essais emblématique, Against Interpretation, Le style Camp et Culture et sensibilité d'aujourd'hui ont été les premiers essais critiques à abolir les frontières entre la « haute » et la « basse » culture ; ils ont propulsé la carrière de Susan Sontag dans les années 1960. Ces essais ont initié une nouvelle façon de penser, ouvrant la voie à un tout nouveau style de critique culturelle. -
À quarante et un ans, Cal aborde une autre étape de sa vie : intrigué par l'histoire de sa famille, une famille au fort degré de consanguinité, il a décidé de consigner une fois pour toutes l'errance mouvementée à travers le temps de ses lointains parents, et du gène à l'origine de sa " double " nature. Tout a commencé à Smyrne en 1922. Desdémone élève des vers à soie, elle vit avec son frère Lefty qui va les vendre sur le marché. Lorsque les Turcs mettent le feu à la ville, ils fuient et s'embarquent sur un paquebot. C'est l'occasion de " reconstruire " leur vie sur la seule chose finalement qu'ils n'ont pas perdue, leur désir. Durant le long voyage qui les mènera à Detroit, ils se marient, tout en gardant le silence sur la nature incestueuse de leur union. À Detroit, Lefty ouvre un bar. Leur fils, Milton, le reprend dans les années 50, après avoir épousé sa cousine Tessie. Il le fait prospérer au point de rêver à une autre affaire. Les émeutes sociales de Detroit en juillet 1967 précipitent son projet : le bar brûle et Milton investit dans une fabrique de hot dogs. Il fait fortune et peut enfin s'installer dans les beaux quartiers : il achète la maison la plus excentrique de Grosse Pointe, la banlieue résidentielle de Detroit, une maison " moderne ", rue Middlesex. Et il envoie sa fille, Calliope, dans une école pour jeunes filles de bonne famille, jusqu'au jour où elle se lie avec l'une d'elles, une " rousse originaire de Grosse Pointe " qu'elle surnomme " L'Objet Obscur ".
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Ce récit, écrit à la première personne, raconte la lente maladie du père de l'auteur âgé de quatre-vingt-six ans, sa lutte obstinée pour vaincre la tumeur au cerveau qui finira par l'emporter. Dans ce combat contre le drame de la vieillesse, le fils guide et assiste le père jusqu'à s'identifier à lui.Patrimoine est une histoire vraie (comme le précise le sous-titre) dont Herman, le père, plus encore que le fils, est le barde. Une histoire cruelle et émouvante, que l'intégrité d'Herman, son refus de l'héroïque et de l'édifiant préservent pourtant de la complaisance et du sentimentalisme. Un récit qui proclame l'infinie complexité et la permanence de la vie, la nécessité de se souvenir, de ne rien oublier, car «être vivant, c'est être fait de mémoire. Si un homme n'est pas fait de mémoire, il n'est fait de rien». Une élégie d'horreur et de compassion, mais aussi d'amour.
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La ménagerie de verre
Tennessee Williams
- Robert laffont
- Pavillons Poche
- 28 Novembre 2019
- 9782221245804
Nostalgique, ironique, féerique, voici une sorte de miroir magique, où se reflètent, plus ou moins déformés, les fantômes de Tom. Catherine Fruchon-Toussaint.
La Ménagerie de verre est une pièce de la mémoire , dit Tennessee Williams. Mémoire que l'on peut interpréter à la fois comme le souvenir d'un temps passé et l'hommage à une personne. Et en effet, construite en sept scènes, cette pièce s'inspire du vécu de Thomas (dit Tennessee) dans les années 1930 et témoigne surtout de son amour infini pour sa soeur, à laquelle il redonne humanité par ce texte. Dans la mémoire de Tom se rejoue devant nos yeux un passé familial qui le hante, entre une mère obsédée par sa jeunesse perdue et une soeur maladivement fragile, qui collectionne les animaux miniatures, constituant ainsi sa plus précieuse possession : une ménagerie de verre. -
«Mathilde prononça les paroles magiques. Aussitôt, les caractères tracés sur les bords du miroir s'animèrent et commencèrent à tracer dans l'air des figures reconnaissables. La surface d'acier poli sembla fondre et il se présenta aux yeux du moine un tourbillonnement de couleurs et d'images agitées de remous puissants. Puis les choses se disposèrent suivant leur perspective naturelle et Ambrosio vit en miniature les traits mêmes d'Antonia.Elle se trouvait dans un petit cabinet attenant à la chambre où elle couchait. Elle se déshabillait pour se mettre au bain et le moine eut pleine liberté de détailler les admirables proportions de ses membres.»