" la fin du XXe siècle, notre époque, ce temps mythique, est arrivé et nous ne sommes que chimères, hybrides de machines et d'organismes théorisés puis fabriqués ; en bref, des cyborgs.
Le cyborg est notre ontologie ; il définit notre politique. le cyborg est une image condensée de l'imagination et de la réalité matérielle réunies, et cette union structure toute possibilité de transformation historique. dans la tradition occidentale des sciences et de la politique, tradition de domination masculine, raciste et capitaliste, tradition de progrès, tradition de l'appropriation de la nature comme ressource pour les productions de la culture, tradition de la reproduction de soi par le regard des autres, la relation entre organisme et machine fut une guerre de frontières.
" ainsi parle donna haraway, professeure au department of history of consciousness, à l'université de californie à santa cruz. elle est l'une des personnalités qui ont façonné le champ de la théorie féministe et des science studies. ses textes traduits en plus de 16 langues en font une auteure incontournable de la scène intellectuelle internationale, penseuse de la postmodernité et des technosciences.
La plus grande partie de son oeuvre est encore inédite en français. bienvenue dans le monde étrange de donna haraway peuplé de cyborgs, hybrides, femalemen, oncomice, coyotes et autres monstres. il s'y déjoue les dichotomies anciennes : féminin / masculin ; nature / culture ; vivant / artefact. bienvenue dans le monde de donna haraway, ses fabulations sont les nôtres, nos pires craintes ou nos meilleures espérances ? a l'évidence, les cartes politiques pour l'invention de nouveaux espaces.
Cette anthologie propose les textes essentiels de donna haraway : cyborg manifeste, situated knowledge, teddy bear patriarchy, ecce homo, modest witness, race.
Analysant la musique, la littérature, et la peinture Afrofuturiste (Sun Ra, P-Funk, Wangechi Mutu), la confrontant aux enjeux contemporains de l'écologie et de la racialisation, ce livre montre comment l'Afrofuturisme peut nous soigner du triple rejet constitutif de l'Anthropocène. Premièrement, le rejet des non-humains, au profit d'un fétichisme de l'Humain qui sous-tend la Sixième extinction de masse des espèces. Deuxièmement, le rejet du cosmos, qui réduit la Terre à un espace confiné, détaché de l'univers. Troisièmement, le rejet de la personne Noire, car l'Anthropocène est un projet qui s'est fondé dans l'esclavage et la colonisation. Ce que nous propose l'Afrofuturisme est une nouvelle image du cosmos, où la Terre serait reliée à la puissance du soleil comme à l'obscurité insondable de l'univers. Si nous voulons éviter l'effondrement écologique auquel l'économie racialisée nous destine, il nous faut une nouvelle révolution copernicienne.
Apparu dans les années 1840, l'aquarium offre un accès visuel à un milieu et à des formes en mouvement jusqu'alors inaccessibles. Cette révolution du regard marque une rupture dans l'histoire de la représentation. Mais cet objet technique va rapidement sortir de son cadre expérimental et fournir dans le contexte des expositions universelles des mises en scène spectaculaires et des images luminocinétiques originales. De ce point de vue, l'aquarium est un objet hybride qui s'enracine dans la culture visuelle et littéraire du XIX e siècle, et au-delà, au point de constituer une forme paradigmatique des dispositifs de vision à travers. Ce livre propose une archéologie de l'aquarium comme média en replaçant cet objet dans une nouvelle généalogie des dispositifs optiques, depuis le diorama daguerrien jusqu'aux tableaux lumineux de Jeff Wall en passant par le cinéma, la vitrine, la morgue, le théâtre de Loïe Fuller ou l'architecture de la serre.
Tout au long des XIXe et XXe siècle, des voix se sont élevés, des esprits se sont mis en branle, des pensées se sont construites. Autrement dit : on savait. Certains noms vous seront familiers, d'autres ont injustement sombré dans l'oubli. Mais chacun et chacune (car les femmes occupent une place significative dans cette histoire) a apporté une pierre à l'édifice de l'écologie. « Conservation », « écosystème », « décroissance », « agroécologie », « Anthropocène », « effondrement »... autant de notions qui témoignent de la richesse d'un courant d'idée trop méconnu. Voici ce qu'il y a à découvrir dans Penser l'Ecologie.
Catalogue de l'exposition monographique Hors Décor de Vincent Olinet présentée au Centre d'art contemporain de la Matmut - Daniel Havis du 16 septembre au 3 décembre 2023.
À la lecture d'une oeuvre de Vincent Olinet, l'oeil se méfie toujours de sa concrétude. Ce doute constant s'explique par l'ambivalence qui imprègne la nature de chacune de ses pièces : tour à tour, le regardeur se demande s'il est question d'une chose réelle ou d'une figure factice ; si telle sculpture est comestible ou si elle risque d'empoisonner quiconque la goûterait ; si tels objets sont volontairement laissés à l'abandon dans une salle ou s'il s'agit bien d'une installation artistique.
Textes : préface de Daniel Havis, texte de Maxime Gasnier, interview de l'artiste.
The Steidz : La revue indépendante de référence sur la création contemporaine Ils sont demain. Issus de l'art, du design, de la mode et de l'édition, ces talents au langage visuel bien aiguisé mènent une réflexion autour d'une société qui évolue, détourne et rassemble. Certains questionnent, d'autres exposent une réponse aux mutations contemporaines.
The Steidz les met en lumière à travers ses pages, dévoilant l'hybridation des frontières créatives et géographiques ; s'ouvrant à la transition d'un art alternatif et global, et cela depuis 2015.
The Steidz s'est imposé comme prescripteur pluridisciplinaire de la création qu'il met en exergue à travers son magazine annuel, ses plateformes digitales, ses éditions, son espace d'exposition à Paris ou encore son studio graphique. A travers des portraits, des dossiers thématiques et des interviews exclusives, le lecteur découvre une sélection de créateurs émergents, une cartographie esthétique de jeunes talents, mise en exergue via un principe graphique fort au sein d'une belle fabrication, variant les papiers. L'annuel The Steidz propose une expérience visuelle, tactile, intellectuelle, complétant un univers digital très suivi.