Le Mont analogue, l'oeuvre maîtresse de René Daumal, ne sera découverte qu'après sa mort.
Dans ce récit, le poète du Grand Jeu embarque le lecteur dans un voyage initiatique vers le Mont Analogue, mystérieux et invisible sommet, objet de tous les fantasmes. Pierre Sogol, curieux monsieur, convainc le narrateur de l'accompagner dans une quête qui les conduira à traverser le Pacifique, avant d'accoster à l'énigmatique Port-des-Singes. Ils entreprendront de gravir le Mont, sans atteindre le sommet : Daumal mourra avant d'avoir terminé son récit.
Mythique, inaccessible, le Mont Analogue demeurera un mystère pour l'auteur et ses lecteurs. Horizon lointain et pénétrant, le Mont, par sa puissance allégorique, fascinera plusieurs générations d'artistes et inspirera à Jodorowski sa Montagne sacrée.
Dès son titre, l'ouvrage annonce le tournant opéré par la modernité. Benjamin montre dans cet essai lumineux et dense que l'avènement de la photographie, puis du cinéma, n'est pas l'apparition d'une simple technique nouvelle, mais qu'il bouleverse de fond en comble le statut de l'oeuvre d'art, en lui ôtant ce que Benjamin nomme son "aura". C'est désormais la reproduction qui s'expose, mettant en valeur la possibilité pour l'oeuvre d'art de se retrouver n'importe où. Capacité à circuler qui la transforme en marchandise. Benjamin met au jour les conséquences immenses de cette révolution, bien au-delà de la sphère artistique, dans tout le champ social et politique. Avec le cinéma, c'est la technique de reproduction elle-même qui désormais produit l'oeuvre d'art. Là, c'est l'image de l'acteur qui devient marchandise, consommée par le public qui constitue son marché. La massification du public de ces oeuvres a servi les totalitarismes. D'où "l'esthétisation de la politique" encouragée par le fascisme et la "politisation de l'art" défendue par le communisme.
Figure majeure du féminisme des années 1970, icône de l'écriture et de la pensée lesbiennes, Monique Wittig reste une énigme. Tenant à la fois de l'enquête, du récit et de l'étude, ce « brouillon pour une biographie » cherche à percer son mystère et à écrire sa « vie éternelle » - sa vie vécue et celle qu'elle continue d'avoir après sa mort. Nous n'en avons pas fini avec Wittig, cela ne fait que (re)commencer.
Tout ce que le XIXe siècle a produit est aux yeux de Walter Benjamin fantasmagorie. Que ce soient les passages qui émaillent le tissu urbain parisien, émanations de la construction en fer, ou les expositions universelles et leurs étalages de marchandises. L'illusionnisme de ce siècle a son champion en la personne du baron Haussmann, et son satiriste le plus zélé en celle de Grandville, transformant tout être humain en objet fantoche. Benjamin décrit comment ce siècle fut pétri de forces contraires, révolution contre conservatisme, bourgeoisie contre milieu ouvrier. La course à la nouveauté, propre de la modernité, se retrouve ritualisée dans la mode. Paris, ville-lumière dont Benjamin dénonce le ballet des illusions, entre oppression et promesse.
En 1895, Oscar Wilde fut condamné à deux ans de travaux forcés pour « actes grossièrement immoraux » accomplis avec une personne de son sexe. Il purgea sa peine principalement dans la prison de Reading. C'est là qu'en juillet 1896 fut pendu le cavalier Charles Thomas Wooldridge, condamné pour le meurtre de sa jeune femme. Wilde évoque dans ce recueil l'exécution qui attend le cavalier : « Cet homme avait tué la chose qu'il aimait / Et donc il lui fallait mourir ». Il raconte également l'expérience de la prison et les douleurs de l'enfermement. Dans cette édition bilingue, la traduction de Bernard Pautrat met en lumière un poète qui rompt avec toute préciosité et retrouve les accents de Villon pour dénoncer les conditions faites aux prisonniers.
Depuis deux décennies, le dessin suscite un intérêt grandissant auprès du public, des institutions et des artistes. Dépassant le cadre de l'es¬quisse et du croquis, il constitue un art à part entière et se déploie sur de multiples surfaces.
Présentant le travail de 80 artistes - femmes et hommes - contem¬porains, Barbara Soyer dresse dans ce livre un panorama surprenant et varié du médium. L'ouvrage multiplie les approches et donne de l'espace à des voix plurielles, qui traduisent la liberté et la richesse du dessin contemporain.
Dessins préparatoires, autonomes, figuratifs, abstraits, quasi photo¬graphiques, picturaux, en volume, en noir et blanc ou en couleurs ; tra¬vaux à l'encre, au pastel, à l'aquarelle ou à la gouache ; oeuvres sur papier, toile, carton, mur ou textile : les créations dévoilées dans ce livre disent toutes quelque chose de ce que sont le dessin et le monde d'aujourd'hui.
Chroma est le dernier livre de Derek Jarman. «Autobiographie par la couleur» d'un homme qui perd chaque jour un peu plus la vue, jusqu'à quasiment devenir aveugle, tandis qu'il en écrit les dernières pages sur son lit d'hôpital, et qui revient sur les couleurs du langage et des livres, les seules auxquelles il a désormais accès. «C'est pour cela que je n'ai pas voulu mettre de photo», écrit-il. Mais Chroma n'en reste pas moins plein de cet humour si particulier à l'oeuvre de Jarman, qui mêle à ses souvenirs d'enfance ou ceux d'une jeunesse «héroïque» dans les quartiers «rouges» de Londres, ses lectures érudites, des remarques toujours en demi-teinte sur la peinture et une réflexion sur le jeu des couleurs de fleurs sur la lande de Dungeness, où pousse son «dernier jardin».
Artemisia Gentileschi, Élisabeth Vigée-Lebrun, Camille Claudel, Sonia Delaunay, Frida Kahlo, Louise Bourgeois, Yayoi Kusama, Niki de Saint Phalle,... Si vous lisez DADA, vous les connaissez forcément !
Les femmes ont dû lutter pour être reconnues, dans la vie... comme dans l'art. On les a souvent cantonnées au rôle de muse ou de modèle. Quand ont-elles pu accéder aux formations artistiques ? Quand les a-t-on autorisées à s'emparer de tous les genres, et pas seulement ceux dits « mineurs » ?
Pour autant, des femmes artistes, il y en a eu et de tout temps. Du Moyen Âge à nos jours, voici des oeuvres qui valent bien ces tableaux, ces dessins, ces sculptures, ces photographies... faits par des hommes. Car tout cela est une « histoire », et il est temps de changer de narrateur !
Kim Gordon, membre fondateur de Sonic Youth et modèle pour toute une génération raconte sa vie d'artiste. De son adolescence dans la Californie des années 1960, elle emmène le lecteur dans le New York des années 1980 qui vit apparaître le post punk, le noise et la no wave, creuset qui permit à Sonic Youth de prendre son envol. C'est à cette époque qu'ils participèrent à un renouveau du rock qui pava la route de groupes aussi importants que Nirvana. Ce livre explore l'évolution de Kim Gordon dans le milieu de la musique et des arts et les différentes facettes du personnage, entre énergie brute - dans sa musique et sur scène - et vie de famille. Cet ouvrage rythmé par le spectacle d'une société en pleine évolution plonge le lecteur dans l'intimité d'une grande artiste.
13824 jeux de couleurs, de formes et de mots sont contenus dans ce pêle-mêle. Page de gauche, les propositions de poèmes s'assemblent, en calligrammes. Page de droite, un grand ovale se remplit de formes colorées. En se laissant guider, on combine le plaisir de l'abstraction, de l'humour et de la poésie.
« La seule chose qui compte vraiment, c'est de saisir un moment, de le reproduire si totalement que ceux qui en voient l'image puissent le vivre comme un exact équiva- lent de ce que j'ai ressenti moi-même. »
C'est l'histoire d'un jardin comme il en existe tant en France. Pourtant, ce jardin est spécial. Blotti au creux de l'Aubrac, dans un écrin naturel aux couleurs de sienne, il domine le lac de Soulages. Ici se côtoient le cresson de Para, l'épazote, le tomatillo du Mexique, l'hémérocalle, le shiso et autres rau-ram. Des espèces d'ici et d'ailleurs aux spécificités organoleptiques étonnantes.
Bienvenue dans le jardin personnel de la famille Bras.
Michel l'a créé, en même temps que son restaurant, Le Suquet, aujourd'hui de renommée mondiale. Il l'entretient et le cultive, permettant à Sébastien, son fils désormais aux manettes du restaurant, de créer en permanence une cuisine aux saveurs surprenantes, incomparables, naturelles, de saison...
Découvrez tous les secrets de cette famille hors du commun :
- L'origine de leur cuisine végétale, son évolution avec l'expérience, l'importance de leur jardin.
- Ce jardin personnel, une histoire sur plusieurs générations, le plaisir d'être au jardin, les voyages...
- La grâce du végétal : les végétaux cultivés, ceux du terroir, les exotiques...
- Leur utilisation en cuisine : comment les cultiver, l'art de la cueillette, leur place en cuisine, les bonnes associations.
"La Marseillaise est un grand hymne où sont associés Nation, République, universalisme, liberté, dans une intensité frémissante qui est justement celle de l'an I, de Valmy, du moment fondateur de la France républicaine et du moment paroxystique de la défense de la liberté nationale. En dépit de ses excès de langage qui, en contrepartie, apportent un extrême romantisme, il doit être conservé. C'est un hymne d'éveil et de résistance qui a valu pour les résistances qui ont suivi, qui vaut pour celles que nécessite notre temps, et qui vaudra pour les résistances futures." Edgar Morin
Formé en 1981, Sonic Youth a marqué durablement l'histoire du rock moderne. Dans une démarche toujours avant-gardiste, la formation a su accéder au succès avec un noise rock novateur qui s'est renouvelé au fi l de leur vingtaine d'albums. Sonic Youth a commencé sur des labels indépendants et privilégié des collaborations avec une scène artistique émergente dont Sofi a Coppola ou Spike Jonze. C'est au début des années 1990 que le groupe décolle et accompagne la vague grunge et l'âge d'or des clips MTV, gagnant une notoriété importante. Séparé en 2011 suite au divorce de Moore et de Gordon, Sonic Youth a contribué à l'émergence d'artistes comme Nirvana ou Beck et a inspiré et inspire encore de nombreuses formations, de Mogwai à Pavement en passant par Liars.
Le Visiteur, aventure sans parole et pleine de sens, offre une vision inédite, esthétique et irrésistiblement drôle de l'arrivée au monde et de la rencontre avec l'autre ! Un livre d'artiste pour les tout-petits et tous les grands.
À l'origine, une masse noire pleine de points brillants. Puis, un bourgeon. comme un oeuf. Un petit être s'en libère. Le visiteur est né. Le voici prêt à explorer le monde : des matières à traverser, des couleurs où plonger, la tête en haut, la tête en bas, avec régal ou étonnement, étourdi ou ragaillardi, tout entier curieux et poussé vers l'aventure et la découverte. Le visiteur parcourt des paysages étranges et plein de vie, jusqu'à l'incroyable surprise finale..