Chronorama. Trésors photographiques du XXe siècle offre un panorama de l'histoire de l'art et de la mode à partir des archives de la Collection Pinault et de Condé Nast. Cet ouvrage de référence rassemble plus de 400 images, signées par les plus grands noms de la photographie - Irving Penn, Helmut Newton, Horst P.Horst, LeeMiller, Edward Steichen... - pour Mademoiselle, House & Garden, Glamour, GQ, Vanity Fair et Vogue.
300 femmes peintres d'exception sur près de cinq siècles réunies dans un seul ouvrage.
Livre événement, qui fait suite au succès de 400 femmes artistes publié par Phaidon, 300 femmes peintres s'attache à dévoiler une version plus riche et plus diversifiée de l'histoire de la peinture. Couvrant près de 500 ans de technique et d'innovation, cette étude célèbre le travail de plus de 300 femmes artistes, des noms emblématiques de l'histoire de l'art aux figures montantes de l'art contemporain.
Des reportages, des rencontres, des portraits et des enquêtes sur l'utilisation des quatre éléments dans les métiers d'art, les savoir-faire et la pratique contemporaine. Des verreries aux ateliers de céramiques, en passant par les forges et les vignes, la terre, l'air, l'eau et le feu sont matières et outils de la création artistique.
La consommation domestique de musique pour se détendre (« chill », en anglais) est devenue omniprésente. Des chaînes ou playlists YouTube / Spotify dédiées rassemblent des millions d'auditeur·ice·s, qui vont des jeunes passionné·e·s de jeux vidéo rythmant leurs parties aux cadres supérieur·e·s à la recherche d'un moment de délassement.
La détente est aujourd'hui associée à une myriade de styles musicaux qui correspondent à autant de trajectoires d'artistes, de styles et de formats. Si « chill » ressemble à un mantra associé au nouvel esprit du capitalisme, à la généralisation de l'injonction au bien-être et de l'idéal thérapeutique, il s'inscrit dans une histoire de plus d'un demi-siècle, du jazz pour playboys aux yacht rock des yuppies, en passant par les aller-retours en musique minimaliste ou ambient européenne, américaine et japonaise, et les vibes décontractées ou neurasthéniques des plus récents tubes de PNL, Ed Sheeran, Taylor Swift ou Ariana Grande.
Martial Raysse imagine l'exposition du musée Paul Valéry comme la dernière de sa carrière de peintre. Réunissant près de 90 1/2uvres - peintures, sculptures et dessins -, l'exposition présente à la fois des 1/2uvres inédites, en particulier de grands tableaux d'histoire, et une sélection d'autres pièces des vingt dernières années. Il s'agit d'éclairer le cheminement suivi par un artiste qui n'a eu de cesse de méditer sur la peinture et sur sa fonction. L'exposition mettra en évidence deux articulations majeures au sein de la production de Martial Raysse. Venus de la grande peinture ou empruntés aux magazines ou bien tout simplement anonymes, les modèles féminins sont élevés au rang de personnages mythologiques incarnant autant de Dianes ou de Vénus contemporaines. Marquées par la violence et la mort, les grandes compositions empruntent par ailleurs autant à la peinture d'histoire qu'à la peinture allégorique. Sous les espèces d'incarnations différentes, Martial Raysse donne à voir le théâtre éternel des passions humaines où s'agitent Éros et Thanatos.
«Il faut que l'architecture accueille la joie de vivre des hommes. Sinon, c'est notre corps n'est pas attiré vers elle.»Le Centre Pompidou consacre une importante exposition à Tadao Ando, grande figure de l'architecture contemporaine. Cette rétrospective interroge les principes de création de l'architecte japonais, comme son usage du béton lisse, la prééminence des volumes géométriques simples, l'intégration des éléments naturels - tels que la lumière ou l'eau - dans ses dispositifs spatiaux, ou encore l'importance qu'il accorde à l'intensité de l'expérience corporelle générée par son architecture.Autodidacte, Tadao Ando est fortement marqué par la découverte de l'oeuvre de Le Corbusier. Après plusieurs voyages aux États-Unis, en Europe et en Afrique, durant lesquels il étudie les grands chefs-d'oeuvre de l'architecture, il revient au Japon en 1969 et crée son agence à Osaka.Récompensé par plusieurs distinctions, dont le prestigieux prix Pritzker en 1995, il travaille aujourd'hui sur de nombreux projets monumentaux, dont le nouveau musée de la Fondation Pinault installé dans l'ancienne Bourse de Commerce de Paris.Cette monographie donne à voir et à comprendre l'oeuvre sobre et élégante de l'architecte à travers soixante-dix de ses plus beaux projets. Cette publication est enrichie par trois portfolios présentant les photographies noir et blanc de Tadao Ando, ses dessins au crayon et, pour la première fois reproduits, ses carnets de voyage, sources d'inspiration de ses premières créations.
Au sommaire de Roven n° 17 : entretiens avec Mira Schor par Julie Enckell Julliard, avec Katrin Strobel par Hélène Guenin (suivi d'une carte blanche à l'artiste), avec Paul Maheke par Marcelline Delbecq, avec Éric Watier par Alex Chevalier, sur la Collection Ramo avec Irina Zucca Alessandrelli par Joana P. R. Neves ; dessins inédits d'Ulla von Brandenburg ; texte sur le dessin partagé par Laurence Schmidlin ; focus sur un dessin de Ghérasim Luca par Alexandre Leger ; portfolio de suivi d'un entretien Kamil Bouzoubaa-Grivel avec Guitemie Maldonado ; articles monographiques sur Ketty la Rocca par Catherine Macchi, sur Rokni Haerizadeh, Ramin Haerizadeh et Hesam Rahmanian par Madeleine Mathé, sur Natalia Jaime-Cortez par Camille Paulhan ; dessins de Mazarine Spinosa ; contributions artistiques de Sylvie Sauvageon, Olivier Garraud, Nicolas Aiello et Sally Bonn.
La Bourse de Commerce est un nouveau site de présentation de la Collection Pinault, à Paris. Dédiée à l'art contemporain vu au travers le prisme de la collection, ouverte à tous les publics et à toutes les disciplines artistiques, elle présente des accrochages thématiques et des expositions monographiques, mais aussi des productions nouvelles, des commandes, des cartes blanches et des projets in situ.
Ce beau livre abondamment illustré revient sur le bâtiment patrimonial qu'est l'ancienne Halle aux Blés, ainsi que sur sa métamorphose contemporaine et respectueuse de son architecture exceptionnelle en musée du xxie siècle.
« Le projet de transformation de la Bourse de Commerce - Pinault Collection a été porté par Tadao Ando avec l'agence NeM des architectes Lucie Niney et Thibault Marca. En parallèle, une restauration exemplaire du monument historique, conduite par Pierre-Antoine Gatier et son agence, a permis l'adaptation de l'édifice à sa nouvelle vie. »
En 1990, Felix Gonzalez-Torres découvre l'exposition personnelle de Roni Horn au MOCA (Los Angeles), et plus particulièrement Gold Field (1982), une oeuvre aujourd'hui mythique?: un tapis rectangulaire, posé au sol, réalisé avec des feuilles d'or. Profondément marqué par la simplicité, la force et la beauté de cette oeuvre, Felix Gonzalez-Torres rencontre finalement Roni Horn en 1993 et partage avec elle l'impact bouleversant que son oeuvre a produit sur lui. Quelques jours après cette rencontre, elle lui envoie un carré d'or comme signe d'amitié naissante. En réponse, Felix Gonzalez-Torres réalise Untitled (Placebo-Landscape-for Roni) (1993), un déversement de bonbons emballés dans du cellophane doré qui sont pour lui «?un nouveau paysage, un horizon possible, un lieu de repos et de beauté absolue.?» À son tour, Roni Horn répond avec Gold Mats, Paired - for Ross and Felix (1994-1995), deux feuilles d'or placées l'une au-dessus de l'autre. Leur amitié est scellée. Dans la continuité de cet échange créatif, nourri pendant plusieurs années et brutalement suspendu avec la mort de Felix Gonzalez-Torres, l'exposition de la Bourse de Commerce est rendue possible grâce à l'implication et à la complicité exceptionnelles de Roni Horn. Entre installations, photographies et sculptures, le dialogue des deux artistes se perpétue à travers une série d'oeuvres à la beauté fragile et à l'extrême puissance émotionnelle, tout en miroir et en lumière, avec la conviction que «?l'acte de regarder chacun de ces objets est transfiguré par le genre, la race, la classe social et la sexualité?» (Felix Gonzalez-Torres). Au coeur de leur travail, et dans cette exposition en particulier, il s'agit donc de saisir le caractère «intermédiaire» de l'existence, la dimension d'entre-deux, prise dans cette tension entre présence fragile et irréductible disparition. Le dialogue entre les oeuvres de Roni Horn et de Felix Gonzalez-Torres s'ancre dans le balancement entre ces deux polarités, entre vie et mort, entre le public et le privé, le personnel et le social, «entre la peur de la perte et la joie d'aimer, de croître, de changer, de devenir toujours plus...» (Felix Gonzalez-Torres interviewé par Tim Rollins, in Felix Gonzalez-Torres, New York, A.R.T. Press, 1993).
Deux grandes expositions, toutes deux à New York en 1966, fédérèrent les artistes qui allaient incarner cette tendance : Primary Structures au Jewish Museum, qui présentait les sculptures de Carl Andre, Donald Judd, Sol LeWitt, Robert Morris..., et Systemic Paintings au Guggenheim Museum, avec notamment des oeuvres de Robert Mangold et Frank Stella. Héritiers de l'abstraction américaine des années d'après-guerre dont ils radicalisèrent les propositions formelles, mais attentifs aussi à l'avant-garde russe du début du 20e siècle (Malevitch) qui était restée mal connue aux États-Unis, ces artistes, s'ils ne s'en tenaient pas à une stricte géométrie, proposaient néanmoins des formes simples, non expressives, impersonnelles. Leurs oeuvres de très grands formats envahissent l'espace, plaçant le visiteur de l'exposition dans l'obligation de les parcourir physiquement. Certains, tels Robert Morris et Richard Serra, s'attachèrent à mettre en évidence les qualités et les propriétés des matériaux qu'ils choisissaient, que ce soit le feutre ou l'acier. Donald Judd a proposé l'expression « objets spécifiques » pour désigner des oeuvres qui n'appartenaient ni à la catégorie de la sculpture ni à celle de la peinture et qui revendiquaient une complète autonomie.
Dernier d'une série de trois volumes d'entretiens retraçant l'histoire de la vidéo à travers artpress, L'art vidéo 3. Redéfinitions contemporaines réunit des interviews réalisées au cours des années 2010. Elles témoignent des transformations en cours.
Même si la vidéo apparaît comme le meilleur outil pour jeter un regard critique sur le passé et le présent, les modes opératoires, les usages et les finalités sont multiples et rebattent les cartes des hiérarchies entre l'image et le son. À tel point que la vidéo, intégrée au media art ou «nouveaux médias», semble paradoxalement remettre en cause l'hégémonie du visuel.
Entretiens avec Ed Atkins, David Claerbout, Camille Henrot, Bouchra Khalili, Ariane Loze, Mika Rottenberg, Anri Sala, Wael Shawky, Hito Steyerl.
Par Safia Belmenouar, Florian Ebner, Étienne Hatt, Eleanor Heartney, Marcella Lista, Anaël Pigeat, Kathryn Rattee, Erik Verhagen.
Préface d'Étienne Hatt.
Après une exposition inaugurale, intitulée sobrement « Ouverture », la Bourse de Commerce continue sa programmation en présentant les artistes phares de la collection Pinault. Ce nouveau rendez-vous sera consacré au sculpteur américain Charles Ray (né en 1953), qui présentera quelques-unes de ses oeuvres emblématiques et certaines spécialement conçues pour le lieu.
Charles Ray commence sa carrière, dans les années 1980, avec l'art abstrait, puis introduit la figure humaine dans son travail, en mettant toujours au centre de sa recherche la question de l'espace. « La pratique artistique de Ray offre au spectateur une nouvelle expérience du rapport avec le réel et exprime l'intuition fondamentale que la réalité est bien différente de la manière dont nous la percevons, et bien plus complexe. » Beaux Arts Éditions consacrera la première partie de son édition à l'architecture du bâtiment ainsi qu'à sa restauration extraordinaire par Tadao Ando, et la seconde partie à l'artiste majeure qu'est Charles Ray en venant apporter un éclairage sur les oeuvres exposées à la faveur de ce nouvel accrochage à la Bourse de Commerce.
Ce livre réunit 79 conversations avec des artistes, des écrivains, des architectes, des musiciens, des philosophes, des photographes, des designers, des scientifiques et des cinéastes, menées depuis le début des années 90 par hans ulrich obrist.
En suivant le modèle encyclopédique de l'entretien conçu comme un fructueux échange d'idées, ces conversations dessinent un paysage de trajectoires, de pensées, de projets, de faits et de récits qui produisent une histoire inédite de l'art et de la culture au tournant du xxe et du xxie siècle.
Catalogue d'une exposition au Louisiana Museum of Art à l'été 2018. Ses interprétations de la société américaine ont valu à Ed Ruscha une reconnaissance internationale, faisant de lui l'une des figures majeures de l'art contemporain aux États-Unis. La collection d'art UBS expose 50 oeuvres de l'artiste réalisées depuis les années 1960, montrant à la fois l'évolution de sa pratique comme son appropriation de la culture visuelle américaine, symbolisée par ses stations-services, son panneau « Hollywood » et ses paysages plats.
«Publié à l'occasion des vingt ans de la Galerie kreo, cet ouvrage retrace les activités visionnaires de ce laboratoire dédié au design contemporain. Réunissant un entretien avec ses fondateurs, Clémence & Didier Krzentowski, des essais de compagnons de route de l'aventure kreo, des contributions inédites de designers et une chronologie mettant en regard les activités des designers de la galerie avec le monde du design contemporain, le coeur de cette publication est l'Almanach, répertoriant la totalité des expositions made in kreo organisées, depuis 1999, à Paris et, depuis 2014, à Londres. Pour cette partie, nous avons fait le choix de reproduire, autant que possible, des photographies, documents et textes contemporains des expositions.Quinze collectionneurs, proches de la Galerie kreo, témoignent également de leur relation aux designers qu'ils ont pu y rencontrer.Depuis 2010, je collabore avec la Galerie kreo pour l'édition d'ouvrages et l'écriture de textes. Se plonger dans les archives, évoquer avec les designers les origines et contextes de leurs expositions, prendre la mesure de la singularité de chacun d'entre eux, tout comme de la cohérence de la vision du design défendue par Clémence & Didier Krzentowski, fut une source de plaisir intellectuel - le meilleur alliage possible - qui, j'en suis sûr, sera renouvelé à chaque future exposition.»Clément Dirié.
Premier d'une série de trois volumes d'entretiens retraçant l'histoire de l'art vidéo à travers artpress, L'art vidéo 1. Les débuts réunit des artistes des deux premières générations de vidéastes.
Des pionniers Woif Vostell et Nam June Paik au succès, en 1995, de Bill Viola et Gary Hill à la Biennale de Venise, la vidéo s'affirme comme une pratique incontournable de l'art contemporain. Tandis que la vidéosurveillance inspire des travaux en circuit fermé, la télévision reste longtemps la référence, souvent en négatif, de l'art vidéo qui prend la forme de bandes diffusées dans des moniteurs. Mais les artistes commencent aussi à explorer les voies de la vidéosculpture et de l'installation. De cette histoire, artpress donne une vision interdisciplinaire qui l'ouvre à la vidéo-théâtre, à la vidéo-danse ou à la vidéo-performance.
Entretiens avec Jean-Pierre Bertrand, Jean-Paul Fargier, Gary Hill, Michel Jaffrennou, Joan Jonas, Thierry Kuntzel, Hervé Nisic, Nam June Paik, Bill Viola, Wolf Vostell.
Par Liliana Albertazzi, Dany Bloch, Louis-José Lestocart, Catherine Millet, Guy Scarpetta, Barry Schwabsky, Raphaël Sorin.
Préface d'Étienne Hatt.
Documenta fifteen is no ordinary art exhibition. Envisioned under the guiding concept of lumbung, the Indonesian collective ruangrupa is less concerned with individual works than with models of collaborative practice. The Handbook offers insights and orientation to the processes that evolved in the creation of the exhibition. A comprehensive resource both for visitors of documenta in Kassel as well as people interested in collective practices, this Handbook presents all documenta fifteen collectives and artists through profiles by international authors familiar with their different artistic practices and cultural contexts. Using the pivotal question of "what is lumbung?" as a vantage point, the book is an introduction to the mindset and cultural background of documenta fifteen, featuring numerous documents and photographs that trace the collectives' working process. A chapter gathering all of the show's locations and venues in Kassel as well as a large fold-out city map and an introduction to the exhibition's "Public Program" will prove to be especially useful for all visitors.
Catalogue de l'exposition monographique Hors Décor de Vincent Olinet présentée au Centre d'art contemporain de la Matmut - Daniel Havis du 16 septembre au 3 décembre 2023.
À la lecture d'une oeuvre de Vincent Olinet, l'oeil se méfie toujours de sa concrétude. Ce doute constant s'explique par l'ambivalence qui imprègne la nature de chacune de ses pièces : tour à tour, le regardeur se demande s'il est question d'une chose réelle ou d'une figure factice ; si telle sculpture est comestible ou si elle risque d'empoisonner quiconque la goûterait ; si tels objets sont volontairement laissés à l'abandon dans une salle ou s'il s'agit bien d'une installation artistique.
Textes : préface de Daniel Havis, texte de Maxime Gasnier, interview de l'artiste.
Ce numéro unit un étrange couple, fait rimer skill avec kill et junk avec spunk, écrits Dolls, Pistols et Clash dans l'alphabet grec et en termes latins, invite à se confronter au passé, ouvre des perspectives d'avenir en paysages de textes et en proclamations à grands cris.
Qu'y a-t-il encore à lire dans les provocations du passé ? Quelle est cette liberté qui force un texte à prendre sens ? Pourquoi la philologie n'est-elle pas une île face aux barbares, alors que punk signifiait la « la sciure pourrie dont on fait de l'amadou » ? Pouvons-nous exister simultanément avec le punk, son programme d'intersectionnalité politique, et dans l'abandon de soi-même ?
Dan-el Padilla Peralta s'exerce à l'anti-commentaire. Dennis Cooper et Richard Hell trouvent la vraie vie dans les livres. Cosey Fanni Tutti détaille le script de son strip. Sina Dell'Anno nous parle avec bonheur de la tristesse de la lecture. Yannick Haenel évoque les démons rouges et noirs de son passé. James Spooner souligne les fondements textuels de l'Afropunk. Simon Critchley dévore le temps avec ses oreilles. David Rimanelli demande à « Se faire baiser », tandis que Charlie Engman montre pourquoi le contexte règne. Donatien Grau, à la tête de ce bizarre orchestre, nous fait traverser un univers hybride encore méconnu, et nous offre le quatrième accord du punk.
Les architectures complexes des nouveaux « palais de mémoire », des bibliothèques, archives et musées aux structures informatiques, bases de données et fermes de serveurs qui alimentent le flux de données sur le réseau.
La situation de transition que nous connaissons et qui fait cohabiter une culture du livre avec une culture de l'écran nous fait peu à peu basculer d'une raison graphique à une raison computationnelle. De la même manière que l'écriture a permis d'engendrer un mode particulier de pensée, où les listes, les tableaux et les formules ont joué un rôle primordial dans la modélisation des connaissances, avec le numérique s'inventent d'autres systèmes de mise en forme de l'information et de sa transmission. En effet, le développement du réseau, d'un vaste cyberespace, induit une rationalité particulière reposant sur le calcul plutôt que sur l'écriture, ce qui est la seule façon de le rendre intelligible.
On comprend dès lors que les architectures de mémoire, dans leur actualisation contemporaine, essentiellement numérique, sont au coeur d'une transformation de l'esprit humain. Il est encore trop tôt pour déterminer exactement ce qu'il en est de cette transformation, mais il importe dès maintenant de tracer les contours de cette situation et d'explorer des pistes qui peuvent en baliser certains des aspects les plus saillants.